Garage soul entre féerie, désenchantement latent et timbre cassé de rockstar
Shilpa Ray, fraîchement échappée de la formation Forest Fire, s’est vite attirée attirée les louanges d’un certain Nick Cave, dans le domaine de la musique indé, cela ouvre certaines portes, notamment les nôtres…
« Last Year’s Savage » dévoile un talent cavien à plusieurs égards, jamais agressives les compositions se fendent d’un verbe et d’un impact particulièrement corrosif, dans un style assez flou, nébuleux. De plus le chant de la dame a de son illustre fan, son côté sans à coups, en fondu perpétuel, comme une fausse tendresse bienveillante. Par contre, la jeune fille semble s’orienter vers une ambiance ouvertement plus folk rétro, entre accordéon et autre joyeuseté vintage.
Pop Song For Euthanasia symbolise assez bien tout ce qui a été décrit en amont, flux continu, sonorités rétro, rythmiques déliés et quelques éclats vocaux rauques à souhait. La suite oscillera dans ce monde, joliment arrangé avec un certain sens de la poésie rappelant parfois Cocorosie.
En cela réside peut-être le ressentiment qui ressort de tout cela: malgré la beauté éclatante des compositions et de l’interprétation, l’album manque peut-être d’une once de relief. De fait, on entend moult influences, mais elles constituent le même cadre sur chaque titre.
« Last Year’s Savage » est donc un bel album introductif pour la carrière solo de Shilpa Ray, des plus agréables à l’écoute, il nous faudra un peu plus de tourments à l’avenir pour définitivement accrocher à ce timbre de voix qui ne demande que ça.
S’il ne devait en rester qu’un titre : Colonel Mustard In The Billiards Room With Sheets Of Acid.
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- Publication 836 vues2 avril 2016
- Tags Shilpa RayNorthern Spy Records
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