La Scandinavie est décidément une terre fertile en matière de rock. Après les suédois de Kent, les norvégiens de Kings of Convenience et les islandais de Sigur Ros ; la nouvelle perle pop venue du froid s’appelle Sondre Lerche. A 19 ans à peine ce fluet norvégien aux mèches blondes nous offre un premier album […]
La Scandinavie est décidément une terre fertile en matière de rock. Après les suédois de Kent, les norvégiens de Kings of Convenience et les islandais de Sigur Ros ; la nouvelle perle pop venue du froid s’appelle Sondre Lerche. A 19 ans à peine ce fluet norvégien aux mèches blondes nous offre un premier album très mature. Jeune homme nourri par la musique de A-ha (personne n’est parfait) dès sa plus tendre enfance, et bercé par des influences anglo-saxonnes aussi diverses que Prefab Sprout et Elvis Costello, Sondre Lerche réalise un album à la fois sublime et kitsch. Car le gamin ne semble pas avoir grandi avec son époque et ses chansons résonnent d’un charme désuet comme le prouve « You know so well », aux sons très seventies ; savant mélange de cordes, de piano et de mellotron.Même « Sleep on needles », le titre rock de l’album et single imparable, ne semble pas être de notre temps avec ses guitares retro matinées de xylophone rappelant le Velvet Underground.Toujours sur la corde raide, oscillant entre le beau et le ridicule, Sondre évite les écueils en retombant toujours sur le sacro-saint trio rock (guitare basse batterie). C’est le cas notamment du titre « Dead passengers ». Commençant par une musique d’ascenseur aux rythmes bossa nova et ch?urs naïfs, la chanson retrouve une allure plus rock à mi parcourt. C’est aussi le cas de « Virtue and Wine » petit chef d’?uvre d’originalité, à mi-chemin entre easy listening et rock fiévreux.Sondre peut aussi être plus sombre, comme le prouve « Side two » inondant de mélancolie. Mais l’ombre se dissipe rapidement en laissant place à « Modern nature », véritable petit bijou de pop acidulée où la voix chaude de Sondre se mêle au timbre gracile de Lilian Samdal. Ce mélange heureux donne du baume au c?ur à un album versatile, doux-amer. Vers la fin du disque, l’influence de Blur pointe même le bout de son nez dans le refrain enjoué de « All luck ran out ». Preuve que le jeune prodige a su digérer son héritage musical pour produire une musique singulière et inimitable.Mais c’est sur scène que la grâce de Sondre Lerche prend toute son ampleur. L’extraordinaire maturité de sa musique n’a d’égale que son innocence pétillante, quand il sort de scène en sautillant comme un gosse qui ne réalise pas encore tout ce qui lui arrive. Avoir autant de talent à un si jeune age cela en deviendrait presque gênant. Attendons de voir ce que nous réserve pour la suite celui que certains qualifient déjà de petit génie.
- Publication 459 vues1 janvier 2002
- Tags Sondre LercheVirgin
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