"> Squares on both sides - Indication - Indiepoprock

Indication


Un album de sorti en chez .

Il faut louer la patience et l’écoute attentive, toujours à l’affût de découvertes, de cette fine équipe de défricheurs du label Own Records. Agissant à l’instinct et au coup de foudre, curieux, passionnés, humbles, ils savent dénicher des perles rares et nous faire partager ce sursaut qu’est l’éclosion d’un nouveau talent, la perpétuation de la fidélité envers […]

Il faut louer la patience et l’écoute attentive, toujours à l’affût de découvertes, de cette fine équipe de défricheurs du label Own Records. Agissant à l’instinct et au coup de foudre, curieux, passionnés, humbles, ils savent dénicher des perles rares et nous faire partager ce sursaut qu’est l’éclosion d’un nouveau talent, la perpétuation de la fidélité envers des groupes phares, dont Gregor Samsa est sans conteste le porte-drapeau. Forts du succès mérité du dernier album d’Uzi & Ari (« Headworms »), et de la tournée intense qui s’en est suivie, ils ont sorti dans la foulée l’album « Indication », nouveau fait d’armes d’un allemand, Daniel Buerkner, fraîchement débarqué dans le label, mais qui n’en est pas à sa première réalisation. Sauf que désormais ce n’est plus chez Hausmeister qu’il officie, mais sous les auspices bienveillants de l’incontournable label luxembourgeois.
 
Daniel Buerkner est un songwriter méticuleux maniant l’art de l’intime grâce à des mélodies bouleversantes. Il donne corps à l’idée qu’il ne faut pas nécessairement être grandiloquent pour exprimer des émotions. Le piano qui rejoint la guitare à la fin de Pripyat atteste de cette envie de ne pas en faire des tonnes. Il en est de même avec Kitsune, sauf que cette fois-ci, c’est une guitare électrique et une percussion discrète aux allures de sabots de cheval, qui viennent étoffer le morceau. Sur The lines we seize, il se démarque de cette étiquette de folkeux pour pondre une chanson enlevée, juste rythmée comme il faut. Et puis, soudain surgissent ces boucles japonisantes et entêtantes qui viennent conclure ce morceau en beauté. Le très beau Temples 2 donne la chair de poule, avec ce mélodica prêt à vous arracher des larmes. Sur The photographic gun, autre morceau instrumental, Daniel Buerkner déploie l’éventail de ses talents de multi-instrumentiste en faisant se côtoyer, ou s’entrelacer amoureusement plutôt, piano, vibraphone, mélodica, guitare. Par-ci, par-là, sur l’album, on entend des bruits, des voix, enregistrés sur le vif lors d’un voyage au Japon, à Kyoto plus exactement. Cela ne nous étonnera guère, car cette contrée semble être le lieu propice à la méditation et l’introspection, deux moteurs de création chez Daniel Buerkner.
 
Indication est un album au combien précieux, car doté d’une intelligence rare. Le minimalisme y est un qualificatif déplacé, car sa richesse s’exprime certes avec parcimonie, mais en allant à l’essentiel, droit au cœur. Pas d’ambages, mais la voix douce et chaude de Daniel Buerkner, ses arrangements fins et subtils, et un sacré don pour émouvoir. N’ayant pas senti le besoin d’être entouré, sauf du Japonais Yazuhiko Fukuzono sur Telegraphy, il s’est octroyé une retraite, dont il est sorti grandi, et on l’espère, guéri de ses blessures. Et on ne le remerciera jamais assez de nous avoir permis de l’accompagner dans ce fabuleux et troublant retour à la musique.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Pripyat
  2. Kitsune
  3. Temples 1
  4. The Lines We Seize
  5. Cantaloupes
  6. Temples 2
  7. Presence
  8. Author
  9. The Photographic Gun
  10. Indication
  11. Telegraphy (with Yasuhiko Fukuzono)

La disco de Squares on both sides