Voilà maintenant près de dix ans que Sr Chinarro écume la scène indé espagnole. En dix ans, Antonio Luque et les siens ont réussi à forger une admirable discographie riche de sept albums et de presque autant d?EPs. Interrogé sur sa longévité légitime le sévillan rétorque : « Les gens me demandent si je ne […]
Voilà maintenant près de dix ans que Sr Chinarro écume la scène indé espagnole. En dix ans, Antonio Luque et les siens ont réussi à forger une admirable discographie riche de sept albums et de presque autant d?EPs. Interrogé sur sa longévité légitime le sévillan rétorque : « Les gens me demandent si je ne suis pas fatigué de jouer toujours devant les cinquante même personnes (?) pour le moment je suis plutôt impressionné d?avoir pu garder leur attention si longtemps ». Modeste comme réponse pour une personne unanimement reconnue dans son pays non ?
L?expérience accumulée au cours des années se fait nettement ressentir sur «El ventrilocuo de si mismo » (le ventriloque de lui-même) et d?entrée de jeu « Goma 2 » nous prouve effectivement que Sr Chinarro n?en est plus à téter le micro. Les guitares se tutoient sans fioritures tandis que la basse continue imperturbablement à leur donner le ton, ton souvent assoupli et égayé par des mélodies de synthé présentes sur la plupart des titres de l’album. Tous ces instruments forment les rouages d?une mécanique bien huilée merveilleusement alimentée par la voix sourde et profonde de Antonio Luque. Les chansons s?enchaînent avec une aisance folle et si d?une oreille passive elles donnent l?impression de se ressembler, d?une oreille plus attentive, elles ne cessent de gagner en profondeur et en intérêt à chaque écoute. « Me hipotecaré a ?20°C » par son rythme de batterie frénétique diverti par un synthé rappelant les Cure est assurément un des morceaux les plus remuant de l’album. Les complaintes du sieur Luque nous tiennent en haleine dix chansons durant avec un style concis et mélodieux qui évite de ne nous gaver en refrains inutiles et interminables.
Même si aux premiers abords « El ventrilocuo de si mismo » peut sembler trop homogène, trop carré en comparaison de certains de ses albums précédents (« La Primera Opera Envasada En El Vacio » nottament) on se rend vite compte du génie de Sr Chinarro, variant son instrumentation avec discrétion et promptitude, et de son savoir-faire flagrant dans le domaine de l?indé.
- Publication 520 vues30 octobre 2003
- Tags Sr. ChinarroAcuarela
- Partagez cet article
Tracklist
- Goma 2
- Tostadora On
- Los Carteles
- La Piña Conseguida
- Me Hipotecaré a -20ºC
- Todo el Mundo al Suelo
- Smoking
- Me Gusta el Telón
- Marrones
- Pelillos a la Mar