"> Strip Music - Hollywood & Wolfman - Indiepoprock

Hollywood & Wolfman


Un album de sorti en chez .

Une voix qui évoque parfois un Dave Gahan en pleine mue, passant avec une égale maladresse de graves mal maîtrisés à un fausset à côté de la plaque, des glacis synthétiques outranciers qui rappellent les plus belles heures des néoromantiques des années 80, ou, parfois, les excès démonstratifs du « Disintegration » de Cure (notamment […]

Une voix qui évoque parfois un Dave Gahan en pleine mue, passant avec une égale maladresse de graves mal maîtrisés à un fausset à côté de la plaque, des glacis synthétiques outranciers qui rappellent les plus belles heures des néoromantiques des années 80, ou, parfois, les excès démonstratifs du « Disintegration » de Cure (notamment sur un Lucy qui sonne définitivement très Plain Song, mais sans le génie de Robert Smith pour contrebalancer), ou de « Street Fighting Years » des Simple Minds… Inutile de se voiler la face, le goth-synth-rock de Strip Music est au-delà du pompier, au-delà des limites du bon goût. Mais à la différence des Scissor Sisters, qui se servent d’outrances similaires dans un genre musical différent, comme d’un instrument de distanciation et de façon ironique, on sera bien en peine de trouver la moindre trace de second degré chez Strip Music : ces suédois ressuscitent des sons d’un autre âge dans la caricature la plus complète (ah, les refrains grandiloquents de Sugar And Lime), mais avec le plus grand sérieux, et c’est ce qui les rend finalement plutôt sympathiques.

Car oui, avouons-le, en dépit d’une aptitude à cumuler les handicaps qui relèverait presque d’un acharnement autodestructeur, on ne peut s’empêcher d’avoir un petit faible pour Strip Music : ces jeunes gens ne semblent pas avoir conscience du caractère profondément décalé de leur musique, de son inadéquation intrinsèque à l’époque. Ou peut-être ont-ils juste choisi de s’en foutre, ce qui finalement leur rendrait un certain panache que n’auront jamais des hordes d’opportunistes matois prompts à singer des tics grotesques derrière le rempart facile de l’ironie.

Entre innocence, inconscience et ingénuité, ces corbeaux synthétiques paumés affichent une foi inébranlable en leur musique, alors à quoi bon les railler ? Autant entrer dans leur jeu, et reconnaître un certain allant mélodique, une efficacité manifeste à défaut de finesse (This Morning ou When The Red Light District Feels Like Love).

Le bonheur est si simple avec un peu d’indulgence…

Chroniqueur

La disco de Strip Music