"> Sun Kil Moon - April - Indiepoprock

April


Un album de sorti en chez .

On ose à peine le dire du bout des lèvres : le dernier album de Sun Kil Moon, "Tiny Cities", nous avait un petit peu déçu. Si la musique de Mark Kozelek n’avait rien perdue en émotion, il faut bien reconnaître qu’après plusieurs disques de reprises (AC/DC et Modest Mouse), on redoutait le manque d’inspiration […]

On ose à peine le dire du bout des lèvres : le dernier album de Sun Kil Moon, "Tiny Cities", nous avait un petit peu déçu. Si la musique de Mark Kozelek n’avait rien perdue en émotion, il faut bien reconnaître qu’après plusieurs disques de reprises (AC/DC et Modest Mouse), on redoutait le manque d’inspiration de la part du songwriter. Heureusement son dernier disque, "April", propose de toutes nouvelles compositions, comporte quelques invités prestigieux (Bonnie ‘Prince’ Billy officie dans les chœurs et au banjo) et se révèle être une pure merveille.
 
L’émotion s’empare de nous dès l’ouverture de "April", où l’on retrouve le chant mélancolique et triste de Kozelek. Touchant de bout en bout, ce denier s’impose en digne héritier de Neil Young, notamment avec le superbe Lost Verses, qui avance tranquillement, tout en ambiance acoustique et éthérée, avant d’opérer un mouvement beaucoup plus électrique en fin de parcours. Cette percée se prolonge avec le bien nommé The Light qui évoque une sorte de Crazy Horse Slow Core relativement abrasif. Si ces longues plages d’ouverture sont deux superbes pics vertigineux, la suite se révèle tout aussi incandescente.
 
Essentiellement exécutés autour d’arpèges pluvieux, Lucky Man, Unit Hallway, et Heron Blues s’imposent comme de majestueuses ballades élégiaques. De bout en bout, Kozelek propose un songwriting sensible et pudique où les sentiments se font beaucoup moins tristes que chez Red House Painters. Le chant se fait moins écorché vif, plus nonchalant, et finalement plus heureux que naguère. Et lorsque les dernières notes s’achèvent, on se retrouve comme emporté dans un spleen sans fin que l’on accueille volontiers en ce début d’été.

A l’évidence, le qualificatif de chef d’œuvre n’est ici pas galvaudé tant la musique de Mark Kozelek nous emporte dans une infinie mélancolie qui risque de s’inscrire à l’épreuve du temps pour un bon moment. Face à une telle classe, on préfère encore clore cette chronique par un silence admiratif.

Chroniqueur
  • Pas de concert en France ou Belgique pour le moment

Tracklist

  1. Lost Verses
  2. The Light
  3. Lucky Man
  4. Unlit Hallway
  5. Heron Blue
  6. Moorestown
  7. Harper Road
  8. Tonight the Sky
  9. Like the River
  10. Tonight in Bilbao
  11. Blue Orchids

La disco de Sun Kil Moon