Superorganism, c’est l’histoire d’un super-groupe de 8 membres de la génération millenials qui viennent d’un peu partout sur la planète. Après une très grosse attente créée par la sortie du titre « Something for your M.I.N.D. » en septembre, leur premier album est une confirmation avec la manière de leur talent. Plongeon dans leur pop psychédélique et rafraîchissante.

Ils ont créé cet album dans une résidence londonienne où vivent 7 des membres du groupe. De ce cocon est sorti un album particulièrement créatif et unique en  son genre. Des paroles de la Japonaise Orono Noguchi aux visuels surcolorés et barrés aux samples électroniques, tout a été fait par le groupe. Rapidement signé sur le label Domino après le buzz de leur premier single, le groupe a conservé sa façon de produire ses chansons dans une « wrapped version of a pop production house ».

Dès les premières secondes de « It’s All Good », on est immergés dans l’univers délicieusement décalé de Superorganism. Un sample entêtant comme base de travail, des percussions qui donnent envie de bouger, des ruptures de rythme inattendues et des bruits organiques (portes …) viennent mettre en lumière les choeurs percutants du titre. L’équilibre est toujours respecté, la douce harmonie musicale ne disparaît jamais. Au contraire.

« Everybody Wants to be Famous » continue sur la même lancée avec son refrain entêtant. Il s’agit d’un vrai coup de cœur pour ce titre déjà tube. « Nobody Cares », de son côté, apporte une touche de fraîcheur.

Si le groupe a son identité, il ne tombe pas dans la facilité de faire 10 titres qui se ressemblent. « Reflections on the Screen » possède une atmosphère qui oscille entre nostalgie et humeur plus sombre, c’est la première rupture avec le ton joyeux du début d’album. La basse rythme le morceau mais contraste avec la guitare plus légère.

« SPRORGNSM » est encore un peu plus barré, plus percutant, avec un refrain absolument épique à reprendre en live. Le thème de la chanson représente bien la force du collectif. On enchaîne avec le désormais ultra-connu et génial Something for your M.I.N.D.

Nai’s March repart sur une base plus calme et mystérieuse qui correspond à l’ambiance aquatique donnée par les bruits de vagues. Des pauses rythmiques viennent ici encore surprendre l’auditeur, on entend des voix japonaises et des bruitages de jeux vidéos. Une déstructuration électronique à la Super Mario prend place en plein milieu du morceau avant de repartir sur une ambiance plus calme, comme au début. Inattendu, mais plaisant. Est-ce une comparaison avec une balade dans Tokyo ?

The Prawn Song relance l’album de plus belle dans l’ambiance psychédélique en vous emmenant « chiller » au fond de l’océan avec les crevettes. On serait presque tentés de les suivre tellement la bulle musicale fonctionne bien.

Les deux derniers titres Relax et Night Time sont plus calmes et bouclent avec le début de l’album. Nous avons presque l’impression d’avoir vécu une journée (trop?) remplie pendant l’écoute de cet album. On recommence ?

Superorganism nous a livré un OVNI qui se savoure. 33 minutes de pop psychédélique fun, barrée et surtout très colorée. Ils ont réussi à imposer leur style aux multiples influences tout en ré-inventant le genre. Une pépite et un des meilleurs album de l’année jusqu’à aujourd’hui.