Ce split s’ouvre et se clôt sous le thème de l’improvisation. L’expérience de Supersoft [14-18] : ‘Mein Gott ! (what you get is what you see)’ est construite autour de passages calmes, comme en attente. Faits de petites touches de cymbales, de notes et gratouillis égrenés ci et là, ils font face à des explosions […]
Ce split s’ouvre et se clôt sous le thème de l’improvisation. L’expérience de Supersoft [14-18] : ‘Mein Gott ! (what you get is what you see)’ est construite autour de passages calmes, comme en attente. Faits de petites touches de cymbales, de notes et gratouillis égrenés ci et là, ils font face à des explosions bruitistes pleines de guitares distordues et destructurées, de sons éléctroniques ou encore d’une batterie présente et crue (tant par sa prestation que par sa production).
La palette d’improvisation mise en place dans ‘Schistes’, de Andy’s car crash, est, paradoxalement, beaucoup plus maîtrisée… Peut-être son déroulement sur plus de 13 minutes (au lieu d’à peine 5 sur ‘Mein Gott’) permet-il une plus grande lisibilité des différentes phases. Le rendu est également plus doux, le son plus caressant. Bien qu’on reste dans le champ d’un post-rock expressif (la plainte des guitares), on a aussi droit au chant des oiseaux, à un piano récurrent ou encore à une entrée furtive de cordes agressives, éléments qui nous rapprochent plus de certaines tonalités cinématographiques… En tout cas c’est vraiment la grande classe en terme de musique expérimentale et spontanée. C’est avec plaisir que l’oreille découvre les jeux d’échos et voit les multiples teintes sonores s’agencer en une composition riche et homogène.
Ces deux séquences imprévues, impromptues, improvisées, ne doivent pas pour autant faire oublier les deux autres morceaux de Supersoft [14-18]. Ils s’inscrivent dans la plus pure tradition post-rock : ‘Brûle-pourpoint’ avec ses enchevêtrements de guitares, laissées quasiment seules (sauf les deux dernières minutes avec batterie légère et vagues apparitions de cordes), puis ‘Valley Del Sor’, mêlant voix d’homme et de femme dans une ballade qui n’est pas sans faire penser à un groupe comme L’Altra. C’est justement là que le bât blesse : « Qui n’est pas sans faire penser à … ». Malgré la présence de morceaux intéressant et bien construits, Supersoft [14-18] donne ici une légère impression de déjà-vu et c’est finalement Andy’s car crash qui apporte le plus de nouveauté et d’originalité à ce split.
- Publication 383 vues13 décembre 2003
- Tags Supersoft [14-18]Partycul System
- Partagez cet article