The Arcs

Mais que diable nous a-t-il pris de croire encore en Dan Auerbach ?...

Dan Auerbach ne se présente plus, guitariste et chanteur du mastodonte Black Keys, et omniprésent dans le monde qu’il a lui-même engendré, ce que nous appellerons le blues pop soul (pour schématiser). Non, le succès commercial de Dan Auerbach n’est pas ce qui va nous pousser à écrire les quelques lignes qui vont suivre. Nous n’aurions même pas daigner lancer un streaming de ce nouveau projet s’il n’y avait pas eu le « Kip It Hid » de Dan solo ou le projet hip-hop Blackroc qui resteront de belles réussites à nos yeux.

Les Black Keys ? Le passionné de blues et de punk derrière ses mots regardera toujours un « Thickfreakness » comme un must de sa discographie. Pour le reste, force est de reconnaître qu’en s’échinant à créer un son et des compositions plus complexes, le duo s’est progressivement enfoncé dans une impasse, délivrant des albums de plus en plus vides de substance, enfonçant inlassablement des portes ouvertes sans la moindre once d’âme.

« Yours, Dreamily » présenté par sa tête d’affiche comme son projet le plus bizarre fera donc office de dernière chance laissée à notre propre superstar d’antan. Et de fait, une chose est sûre, il n’y en aura pas d’autres, rebutés que nous sommes par le résultat.

L’album est un enchaînement de titres qui ne sont jamais assez blues, ou assez pop ou assez soul, lissés qu’ils sont par un formatage déjà à l’oeuvre dans les autres efforts récents du monsieur. Alors, soit, on ne peut que louer la qualité des musiciens qui d’un point de vue technique s’attaquent notamment à des rythmiques tout sauf triviales. De même, aucun titre n’est particulièrement mauvais en soi, ce qu’on leur reproche c’est surtout qu’ils sont totalement dénués d’intérêt, aucune fêlure, aucune personnalité. Tel un album d’Interpol, dans un autre style, on accroche aux premières secondes, mais on se lasse à une rapidité inouïe, rien ne semble naturel, spontané, chaque parole semble être le dernier souffle d’un vieillard mourant.

Dan Auerbach n’est certainement pas du genre à mettre du piment dans ses pizzas, nous en sommes persuadés. Un des artistes écoutables les plus fades du moment.

S’il ne devait en rester qu’un titre: Come & Go.