"> The Bishops - For Now - Indiepoprock

For Now


Un album de sorti en chez .

The Bishops, sur leur premier album, n’avaient pas laissé un souvenir impérissable, c’est le moins que l’on puisse dire. L’avantage, quand on signe un premier disque raté, c’est que le virage du deuxième est plus facile à négocier. La preuve : que ce soit la qualité intrinsèque des chansons ou l’appréhension d’une purge qui s’avère […]

The Bishops, sur leur premier album, n’avaient pas laissé un souvenir impérissable, c’est le moins que l’on puisse dire. L’avantage, quand on signe un premier disque raté, c’est que le virage du deuxième est plus facile à négocier. La preuve : que ce soit la qualité intrinsèque des chansons ou l’appréhension d’une purge qui s’avère finalement beaucoup moins délicate que prévu, ce "For Now" s’avère plutôt agréable à écouter.

La véritable surprise, c’est de découvrir que ces petits prélats ont développé une certaine efficacité dans les compositions pop, ce qui donne lieu à plusieurs chansonnettes brèves et réjouissantes. Les refrains sont plus directs, plus accrocheurs, comme le single City Lights ou le percutant For Now en témoignent. A l’inverse, les Bishops peinent toujours autant à imposer leur personnalité. Leurs mélodies ont mûri, ce qui permet d’accueillir ces chansons sans systématiquement se poser la question des références, mais à aucun moment on ne pourra affirmer que leur musique ne doit qu’à eux.

Les parties de guitares sont très marquées par le jeu et le son du Graham Coxon de la grande période brit-pop de Blur, jeu et son qui eux-mêmes devaient beaucoup à des figures tutélaires bien plus anciennes. Les Bishops gardent donc un ancrage sixties prédominant, que l’on retrouve d’ailleurs au-delà des guitares : les compositions, les harmonies vocales même nous renvoient aux Beatles ou aux Kinks (le refrain de For Now et ses choeurs en sont le parfait exemple). Sur certaines chansons, le son et les voix des Bats de Robert Scott (Pass Away, décalque de The Black And The Blue) ne sont pas loin.

Là où Alex Turner et ses Last Shadow Puppets utilisent un style très daté pour imposer une vraie identité, les Bishops ne peuvent proposer autre chose qu’un décalque, sympathique mais sans grande imagination, de standards immortels créés par les grands anciens de la pop. Qui plus est, on regrette que les chansons soient le plus souvent superposables. En quatorze morceaux et moins de quarante minutes, "For Now" peine déjà à éviter la redite – Slow River, par exemple, recycle allègrement City Lights.

En dépit de ces faiblesses et même si "For Now" n’est qu’un petit disque superficiel que l’on épuisera en quelques écoutes à peine, le plaisir que l’on prend lors de ces quelques écoutes est indéniable. The Bishops restent un groupe visiblement limité mais ils ont appris à faire oublier leurs faiblesses pour proposer une musique attrayante en tirant astucieusement parti de leurs influences.

Chroniqueur

La disco de The Bishops