The Datsuns

Plongée profonde dans le stoner, une chape de plomb sur les épaules

The Datsuns commencent à atteindre de l’âge, ils peuvent se targuer fièrement de quinze beaux printemps, une longévité peu courante. On les a découverts avec un premier album éponyme paru en 2002, qui sentait le souffre et l’urgence avec ses 10 titres punks métallisant, du rock sec comme un coup de trique.

Quelque 5 albums plus tard, les néo-zélandais d’origines nous sont revenus en 2014 avec ce « Deep Sleep », et les expériences vécues depuis les 12 ans qui séparent les deux opus ont clairement fait évoluer leurs compositions. Exit la nervosité du punk, des gamins d’une petite bourgade campagnarde qui les étouffe, la joyeuse bande donne l’impression de s’être libérée de ses chaînes et semble plus épanouie.

Sortie de l’analyse psychologique gratuite, « Deep Sleep » délivre un stoner rock dans la plus pure veine des foules de groupes seventies qui se cherchaient entre psyché vieillissant et heavy naissant. S’appuyant sur une vraie chape lourde, des riffs martiaux, une basse qui semble appuyer votre tête au fond de la baignoire, les Datsuns montrent toute l’étendue de leur maîtrise. Venant fleurir ce champ de caillasse, claviers et solos de guitare, nous rappelleront très clairement les grandes heures de Deep Purple, groupe avec lequel l’album semble tant affilié, qu’on suppose un clin d’oeil dans le titre de l’album.

Nous voilà donc au point concernant le factuel. Dans un domaine plus impalpable, nous sommes loin d’être chavirés par tant de réchauffé. Le problème de ce genre d’entreprise est bel et bien que l’on nous annoncerait ce « Deep Sleep » comme étant une bande perdue d’un studio fermé depuis 75 que l’on n’aurait aucune surprise. Oui c’est parfaitement bien exécuté, et après test sur cobaye consentant, toute âme sensible au stoner s’y retrouvera. N’étant pas spécialement notre cas, on frôle rapidement l’indigestion. On se retrouve dans un sentiment comparable à celui ressenti à l’écoute du « Suns Structures » des Temples: « non, pas de moments particulièrement mauvais, mais aucun autre d’emballant », avec un arrière-goût de plagiat ou du redit. En bon passionné de blues et de punk (styles ô combien sujets au manque d’originalité), nous ne jetterons pas la pierre au stoner (ha ha ha) des Datsuns. Par contre il s’avère pour le moins évident que « Deep Sleep » n’ira pas conquérir au-delà de ces frontières…

S’il ne devait en rester qu’un titre : That’s What You Get (pour le meilleur solo entendu depuis des mois).