"> The Dead science - Villainaire - Indiepoprock

Villainaire


Un album de sorti en chez .

Constellation n’est plus, depuis quelques années, le berceau d’un certain post-rock venu de Montréal mais n’en a pour autant pas abandonné ses grands principes. Toujours la même parcimonie donc dans le nombre d’albums publiés, et ce dans une volonté de faire en sorte que chaque disque édité soit le plus abouti possible. Cette volonté prend […]

Constellation n’est plus, depuis quelques années, le berceau d’un certain post-rock venu de Montréal mais n’en a pour autant pas abandonné ses grands principes. Toujours la même parcimonie donc dans le nombre d’albums publiés, et ce dans une volonté de faire en sorte que chaque disque édité soit le plus abouti possible. Cette volonté prend tout son sens avec ce nouvel album de The Dead science, le premier publié sur le label canadien. 

Si le trio de Seattle n’a jamais manqué d’idées, il est aisé à l’écoute de "Villainaire" de comprendre que l’important était d’abord pour eux d’y mettre bon ordre. Car il est courant qu’au cours d’un morceau, un beat electro rencontre un violon, qui cède la place à des cuivres, et ainsi de suite… Ainsi, la première qualité de "Villainaire" est la concision. Les morceaux oscillent entre trois et cinq minutes maximum, sans se perdre en route dans la cacophonie et le désordre. L’album commence tambour battant, avec Throne of blood, parfaite introduction à la fois haletante et envoûtante, au rythme inquiétant qui cède ensuite la place à deux morceaux syncopés, dont Make mine marvel constitue le sommet avec sa boucle de violon impeccable et son refrain accrocheur. A ce stade, The Dead science pourrait passer pour un groupe de post-punk au son original et à l’efficacité redoutable, mais le propos est ailleurs. La voix de Sam Mickens est peut-être l’élément qui incarne le mieux l’originalité du groupe. Une voix à la fois suave et romantique, un peu à la Marc Almond, mais qui paraît manièrée pour mieux cacher ses limites. Une voix qui voudrait s’abandonner au lyrisme, mais qui semble toujours courte et porteuse d’une inquiétude. 

De fait, plus on s’enfonce dans l’album, plus les morceaux se font à la fois calmes et inquiétants, sans non plus tomber dans le gothique ou le dépressif. Le seul mot qui vient à l’esprit pour décrire cette musique est alors celui d’intranquillité. Sur Wife you ou Holliston, on sent les morceaux basculer dans une limpidité et un lyrisme auquel on céderait sans coup férir, mais il reste toujours un élément de tension. On pourrait être alors déconcerté, un peu déçu. Mais on comprend vite que cette ambiguité fait tout l’intérêt de l’album. Car cette tension fait naître des moments véritablement magiques et d’une densité sonore rare. En outre, le rapport de l’auditeur à l’album est un peu modifié. Car ces moments de suavité et de beauté existent bel et bien, mais il faut aller les chercher, au détour du final épique de Black lane, dans le chant de Clemency. C’est donc une relation riche et forte qui se noue avec ce disque, qui invite à ne pas être passif. Inclassable, "Villainaire" est en tout cas un des albums les plus originaux de l’année, un des plus réussis. Un nouveau coup de force à méditer.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Throne Of Blood (The Jump Off)
  2. The Dancing Destroyer
  3. Make Mine Marvel
  4. Monster Island Czars
  5. Lamentable
  6. Death Duel Productions
  7. Wife You
  8. Holliston
  9. Black Lane
  10. Sword Cane
  11. Clemency

La disco de The Dead science