The Limiñanas

Le revival bien fait ça marche fort, mais est-ce que ça dure ?

Un groupe français peu connu qui signe sur un label US prônant le revival yéyé (oui et pourquoi pas ?). Le pitch suscite au moins l’interrogation, et chez certains la curiosité.

Quelque part tout est déjà dit. L’originalité réside dans le choix du yéyé mais cela reste du revival. Nous sommes en présence d’une pop sucrée aux rythmiques simples et efficaces, mélangée à quelques arrangements psychés façon Strange Days ou Comic Strip. Les guitares, réduites à la portion congrue, sont très bien intégrées aux claviers, l’ensemble créant une ambiance hypnotique à laquelle on adhère rapidement.

Les voix, un chanteur et une chanteuse, sont tout en retenue à la limite de l’élitisme « nouvelle scène française » mais encore une fois collant parfaitement à la production musicale. On sent tout de suite que les vinyles (forcément) de Gainsbourg et Hardy ont tourné en boucle sur les platines des compères.
Les textes, que ce soit en français, anglais ou italien, évoquent également cette époque des sixties, que ce soit par des références citées (Votre côté yéyé m’emmerde), ou par une prose évoquant l’insouciance.

Dans la recherche assumée de raviver la flamme d’un style musical révolu, cet album est une réussite à tous les niveaux. On a par contre du mal à y trouver un peu de personnalité, une petite fissure dans la carapace qui fait d’une bonne production un bon album, Leonard Cohen chantait There’s a Crack In Everything That’s How The Light Gets In, et bien l’écoute de cet album agréable est très tamisée si l’on reprend cette logique.

En conclusion, « Costa Blanca » mérite largement que l’on y prête attention, de là à ce qu’il provoque une envie compulsive de ré-écoutes régulières, rien n’est moins sûr.

S’il ne devait rester qu’un titre : Liverpool