Amateurs de musique hurlante, chaotique, énervée, et bordélique, levez-vous! Voici un groupe venu tout droit du pays de l’Oncle Sam et qui prévoit de faire péter la Tour Eiffel à coups de notes enragées et de slogans scandés par de jeunes Californiens dépravés. Vous l’aurez compris, les Etats Unis nous envoient donc une nouvelle bombe […]
Amateurs de musique hurlante, chaotique, énervée, et bordélique, levez-vous! Voici un groupe venu tout droit du pays de l’Oncle Sam et qui prévoit de faire péter la Tour Eiffel à coups de notes enragées et de slogans scandés par de jeunes Californiens dépravés. Vous l’aurez compris, les Etats Unis nous envoient donc une nouvelle bombe à retardement prête à tout dévaster sur son passage.
The Plot To Blow Up The Eiffel Tower (appelons-les affectueusement The Plot) pourrait être un groupe de hardcore (efficace) parmi d’autres, avec ses rythmes ‘coup de poing’, ses cris de sauvageons à crête hurlants et ses morceaux qui nous laissent K.O. au bout de deux minutes s’il n’y avait pas une touche toute particulière qui les sort du lot des ‘énervés’ de base.
C?est avec « Dissertation, Honey », leur premier opus, que The Plot crée la surprise. Les fourbes font commencer leur album par une introduction pour le moins calme et minimaliste où une femme nous parle sur fond de saxo et d’une mélodie douce qui se répète, hypnotique. Comment alors ne pas être surprise par la déferlante qui nous tombe sur la tête dès les premières secondes du deuxième morceau ?
Le groupe rentre en scène comme des agitateurs déboulant dans un espace où le silence régnait jusqu’alors. Ce ne sont alors que batterie tueuse, guitares enragées et voix à la limite du pêtage de corde vocale se rejoignant dans un vacarme qui ne perd en aucun cas sa valeur hypnotique amorcée au début de l’album. Cette fois, ce sont avec les répétitions entêtantes des mêmes mesures ravageuses et des mêmes phrases assenées sans relâche que le groupe submerge l’auditeur dans sa musique. Comme des forcenés, ils s’entêtent, frappent et nous achèvent en l’espace de deux minutes. Court, mais intense.
Et soudain, dans tout ce tumulte s’élève le son d?un saxophone. C’est là la fusion qui fait toute la particularité de la musique de The Plot : ils mélangent sans hésiter des rythmes de punk enragé à une atmosphère presque jazzy amenée par les cuivres qui déboulent sans crier gare dans les morceaux. Il ne faut cependant pas croire que cela amène un peu de douceur dans ce monde de brute, car le saxo se fait main de fer dans un gant de velours pour mieux nous attaquer en traître. Tout ceci s’allie parfaitement pour continuer à nous battre.
Le groupe nous laisse cependant gracieusement quelques moments de repos (histoire de nous remettre de nos émotions) en parsèment l’album d’interludes instrumentaux qui mettent particulièrement en valeur ces ambiances à la limite du blues et du jazz emmenées par les cuivres (notamment Funeral Procession et It’s in his kiss). Durant ces plages de freestyle, chaque instrument semble prendre son indépendance et finit par exploser avec Her Health Violation dans une sorte de cacophonie organisée dans laquelle chacun hurle à tout va pour trouver sa place et imposer sa musique aux autres.
Au bout d’une demi-heure de gigantesque bagarre entre les différents instruments, l’album s’achève comme il avait commencé, avec Monotonous et cette même voix féminine. La guerre est finie, on peut reprendre son souffle et attendre le prochain attentat.
- Publication 511 vues26 avril 2005
- Tags The Plot To Blow Up The Eiffel TowerHappy Couples Never Last
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