The Soft Moon

Soyez prêts à plonger profondément dans le monde sombre et perturbé de The Soft Moon ...

Suite à son deuxième album, le assez moyen « Zeros », et à la tournée éreintante qui suivit, Luis Vasquez était un peu perdu. Le besoin de prendre du recul et retrouver l’inspiration firent qu’en juillet 2013, il décida de quitter Oakland pour Venise, avec pour objectif de composer son disque le plus émouvant. C’est donc dans les studios Hate de Venise, isolés dans les montagnes, que Luis va réaliser son troisième album, le bien nommé « Deeper », et ce, en compagnie du producteur Maurizio Baggio qui va jouer un rôle important dans son élaboration. Dans cet environnement, Luis a ressenti le besoin de plus s’exprimer verbalement, de se concentrer sur l’écriture et pas uniquement sur des paysages sonores.

On ressent clairement tout cela à l’écoute de l’album. Comme sur Far, tube post-punk en puissance sur lequel la voix apporte énormément. Wasting également, avec toujours cette voix qui sonne ici comme celle de Dave Gahan, on croirait d’ailleurs entendre du très bon Depeche Mode. L’atmosphère de l’ensemble en sort grandie.

Par contre, pas d’inquiétudes, The Soft Moon reste The Soft Moon et nous livre toujours un post-punk aux accents industriels. En témoigne le premier single Black sa rythmique saccadée quasi martiale. Ou encore Wrong et Desertion sur lesquels il invente presque un genre, le post-punk technoïde. L’univers est toujours glauque et maladif avec en apogée Being qui démarre sur des paroles diffusées via un radiocassette que l’on rembobine et qui finit dans les cris de Luis avant de nous laisser avec 2’30 » de bruits stridents dans les oreilles. On en sort lessivé.

Vous prenez tout cela, vous mélangez pour que les chansons les plus ‘dures’ soient insérées entre les plus classiques et vous obtenez un disque parfaitement construit auquel il ne manque pas grand-chose pour obtenir le titre de « Masterpiece » sur Indiepoprock.