Moins chargé en singles que "The Stooges" ou "Raw Power", "Fun House" a atteint, d’année en année un statut d’album culte. Enregistré dans des conditions quasiment live, en deux semaines de mai 1970, le disque ne connait le succès que sur le tard. Au delà des considération historiques, les premières notes de Down On The […]

Moins chargé en singles que "The Stooges" ou "Raw Power", "Fun House" a atteint, d’année en année un statut d’album culte. Enregistré dans des conditions quasiment live, en deux semaines de mai 1970, le disque ne connait le succès que sur le tard. Au delà des considération historiques, les premières notes de Down On The Streets sonnent toujours comme une évidence : à chaque écoute on se prend une claque gigantesque.

On tient là un disque de rock, simple, pur, essentiel, et joué de manière primitive. Le son est brut, bluesy, et terriblement distordu. Iggy Pop tente de réunir à la fois James Brown et Jim Morrison, dans une urgence qu’il aura bien du mal à retrouver par la suite, sur ses albums solos. Bien que les compositions soient dues à Iggy Pop plutôt qu’à Ron Asheton, les riffs de guitare s’enchaînent avec une tension et une force exponentielles. Enfin Dave Alexander tapisse les morceaux de lignes de basse particulièrement épaisses, parmi lesquelles on retiendra particulièrement le splendide blues poisseux qu’est Dirt.
 
A partir de 1970, le saxophone free-jazz de Steve McKay s’invite et plonge encore plus nos oreilles vers un abîme de plaisir, alors que l’on est déjà devenu à moitié fou en train de sauter dans tous les sens comme pour mieux encaisser un telle secousse tellurique. Enfin sur Fun House, les Stooges entonnent un chant du cygne poussé à l’extrême, tant le groupe semble avancer de front en cherchant à tirer le plus de puissance possible de chaque instrument. Après avoir poussé jusque dans ces derniers retranchements un tel mur du son, la chute ne  se fera pas attendre, et s’accomplira sur le très bruitiste LA Blues, entre saturation et hurlements.
 
Suite à l’échec commercial du disque, et une assez forte consommation de stupéfiants, le groupe finira par imploser avant de renaître une première fois avec "Raw Power", puis en 2007 avec "The Weirdness". On ne ressort pas complètement indemne de "Fun House". Un grand nombre de groupes non plus : de Joy Division à Sonic Youth, en passant par les White Stripes et quelques groupes de metal, on ne compte plus ceux qui citent régulièrement cet album comme standard.

• Publication 612 vues25 mars 2007
• Tags The StoogesElektra
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