The Strange Boys

De drôles de garçons que ces six américains originaires de Dallas qui portent bien leur nom. Mais attention, pas dans le sens étranges, bizarres ou anormaux, mais plutôt dans le sens étonnants, surprenants. Des adjectifs qui définissent leur façon d’appréhender la musique, à savoir sans prise de tête, car pour faire cet album les Strange Boys ont l’air d’être venus les mains dans les poches. Une attitude que l’on approuve dans la mesure où c’est ce que l’on demande avant tout aux musiciens : jouer de la bonne musique sans manières, simagrées ou autres chichis.

Mais le résultat n’est pas du niveau des intentions des deux frères Sambol à l’origine de la création du groupe. En effet, les douze chansons s’enchaînent, ne dépassant guère les trois minutes, sans jamais être totalement abouties. On a le sentiment d’un album non conclu peut-être dû à une certaine nonchalance. On ne peut pas reprocher à ces gamins d’être totalement décomplexés car c’est avec ce genre d’attitude que l’on peut atteindre des sommets sans avoir l’air d’y toucher. Mais il aurait fallu pour cela assurer les arrangements et peaufiner les mélodies pour en faire des hymnes. « Be Brave » comporte toutefois un potentiel important comme A Walk On The Beach, Between Us, ou Da Da. Et puis il faut le dire, ce disque a des odeurs de Bob Dylan, période « Highway 61 Revisited » de par le chant de Ryan, le son et l’ambiance générale.

La recette était bonne donc, du rock garage à la sauce country folk, et les ingrédients de qualité, une instrumentation riche sur laquelle on peut entendre du saxophone (Be Brave) ou même de l’harmonica, mais le plat manque cruellement de cuisson. On reste donc sur notre faim mais on ne désespère pas de voir les Strange Boys tirer les leçons de cette expérience culinaire pour nous proposer un menu plus alléchant la prochaine fois.