On prend le coffre à jouets, on sort Tortues Ninjas, figurines fétiches et autres Action Man et c’est parti. Allons crêper le chignon de Barbie, mais version western. Les nunchakus et autres armes de poings sont en plastique, mais on va bien rigoler. Après tout, la mode est au chignon, ça lui ira bien à Barbie. T’es sympa Action Man tu nous prêtes ta voiture bionique ultra sonique ? Si l’écoute de « Peplum » de Toy Fight vous donne ce frisson, ne luttez pas c’est normal.Contrairement à tout ce que le titre « Peplum » laisse penser, le nouvel album des excellents français Toy Fight n’est pas du cinéma, mais une formidable projection de l’imaginaire. Le genre que l’on garde au fond de soi, secrètement, comme un gosse. Toy Fight pour ceux qui ne connaîtraient pas encore, c’est un groupe de pop français, particulièrement doué, composé de  Sébastien Broca, Maxime Chamoux ((Please) Don’t Blame Mexico), David Simonetta (The Limes), El Bert, Jaune!  Mina Tindle (qui brille en solo et avec The Limes, et participe sur cet album). Après un « Anagram Dances » dont on n’attendait plus vraiment de successeur tant le groupe avait laissé un grand silence autour de ses activités, c’est avec plaisir qu’on retrouve Toy Fight en pleine forme (signé chez City Slang), même si la majorité des titres de « Peplum » ont déjà été entendus sur leur prédécesseur. De quoi se donner une nouvelle opportunité de clamer et haut et fort tout le bien que l’on pense de cette « bande à Bonnot ».

Chaque partie de « Peplum » est introduite par 3 des membres du groupe. Chacun à son tour, David, Maxime et Sébastien proposent un interlude et enchaînent quelques chansons dont ils semblent avoir le lead. On croise dont sur l’album de superbe pop songs envolées aux mélodies imparables, et aux finaux renversants comme Minute Song, Where The Avalanches Are, Your Own Fireworks, Bob II, Golden Make Up et le tube High Noon. Car c’est souvent sur la fin que les chansons, parfois nerveuses, prennent toute leur saveur sucrée. Dans l’alternance des ambiances, le groupe étonne notamment avec la magnifique Lisa’s Box d’une complexité attachante, Tiffany (avec Mina Tindle), la merveilleuse Les Indes Noires, Maxime Chamoux Présente (rappelant les récentes expérimentations des Department Of Eagles). Que les chansons soient tentées d’histoires sentimentales ou d’humour, l’écriture est poussée jusqu’au bout, avec une multitude d’instruments qui rappellent que la musique est certes un art, une recherche passionnée de la perfection, mais aussi tout simplement un jeu entre amis.

Venir à bout des seize titres de cet album prend du temps, demande de multiples écoutes assidues, mais le message est direct, l’adhésion ne prend que quelques minutes pour tous les amoureux de pop colorée et rythmée. Toy Fight est à ce jour un des meilleurs fournisseurs de musique tarabiscotée et addictive, un fabricant de chansons qui font retomber en enfance. Aimer ce disque revient à prendre une dose de pop pour plusieurs mois et je ne vais pas m’en plaindre.