Twin Peaks

Enveloppez-vous dans ce cocon vintage et direction le Paradis.

Dans leur dernier album « Wild Onion », Twin Peaks naviguaient en hésitation constante entre rock enragé flirtant avec le punk, et rock tranquille, façon 60’s.
Avec « Down In Heaven », les Twin Peaks ont tous assis leurs deux fesses sur la même chaise. Et délaissent le son garage pour sonner comme « Village Green Society » des Kinks, le « White Album » des Beatles ou encore « Beggar’s Banquet » des Rolling Stones. (cf propos de Cadien Lake James – Chant / guitare – dans une interview réalisée par Andrew Unterberger)

Si cet album vous fait penser à des contrées ensoleillées, à des vacances cheveux au vent à bord d’un cabriolet, s’il vous entraine dans une atmosphère moelleuse, chaleureuse et relaxante, c’est normal : il a été enregistré l’été dernier dans la maison d’un ami du groupe, dans le Massachusetts. À leur rythme, bien loin de l’enfermement et de la pression des studios.

Par ailleurs, les quatre garçons de Chicago sont maintenant cinq, puisqu’un claviériste – Colin Croom – les a rejoints l’hiver précédant l’enregistrement. De quoi enrichir le son Twin Peaks et lui apporter de nouvelles inspirations, une plus grande profondeur. C’est le cas par exemple sur Walk to the one you love : dès l’entrée, le clavier résonne et signe le nouveau départ du groupe. Une première chanson d’ailleurs très réussie : on plonge dans une ambiance planante, accompagnée de ce chouette riff de guitare guilleret. Le début d’une longue balade mélodique et langoureuse.

« Down In Heaven » est un album riche, très travaillé, fignolé : chaque instrument trouve sa place, aucun ne sert d’ornement futile. On note par exemple la très appréciable mise en lumière des percussions sur Butterfly, ou encore la présence insistante du clavier sur Holding Roses. Un seul regret cependant : si Clay Frankel continue d’érailler sa voix en la poussant jusqu’aux limites, l’énergie punk a disparu, et c’est dommage, elle leur allait bien. À présent, il est plus difficile d’imaginer Cadien Lake James secouer la tête dans tous les sens sur scène.

N.B. : vous pouvez vous procurer une édition limitée ici, avec un livre de coloriage (et crayons!) réalisé par Clay. Et ça, c’est classe.