Twisted Charm

Ces derniers temps, on a tellement vu et entendu de groupes prônant le retour du post-punk que l’épuisement finit par l’emporter sur l’enthousiasme. On aimerait aussi que la qualité d’un disque vienne confirmer les bonnes impressions d’un premier morceau entendu au travers du Web. L’écoute de « Real Fictional » conjugue tous ces facteurs : l’énergie du délicieusement […]

Twisted Charm fait donc partie de ses groupes anglais qui ont décidé de remettre au goût du jour la new-wave des années 80. La recette est connue depuis belle-lurette : quand les basses ne sont pas épaisses et lippues, guitare électrique et saxophone avancent de front pour nous délivrer des riffs assassins, noyés sous un déluge de réverbération. Au milieu de ce fatras émerge la voix de Nathan Doom, dont la morgue rappelle parfois celle d’Eddie Argos, chanteur d’Art Brut, et qui réussit à donner corps à des textes gentiment ironiques et naïfs.

On aimerait y croire, mais ça ne fonctionne pas : on s’impatiente sur Never Grow Older, on zappe sur Cinema, on s’ennuie sur Socialite, et on finit par bailler sur Clone Baby. L’album de Twisted Charm ne réussit guère à nous captiver, et ce malgré le joli Television Nation, dont l’efficacité et le refrain répétitif (« Turn Off Your TV You Moron« ) réussissent presque à nous tirer de notre fauteuil pour commencer à gigoter.

Moins fluo que The Klaxons, et moins intello que Bloc Party, et surtout bien moins efficace que beaucoup de groupes électro du moment, Twisted Charm peine à nous charmer avec sa new-wave et son post-punk ennuyeux.