Sur ce deuxième album « Divide & Conquer », la recette ne change pas, mais les ingrédients eux, viennent d’ailleurs, d’une terre promise, d’un endroit plus raffiné, où un soin particulier a été apporté. Cela ne veut pas dire que « Grace & Speed » manquait de raffinement, mais son successeur va plus loin, avec des compositions plus variées, des instruments plus riches et surtout une patte Bob Dylan moins prégnante. On découvre un chanteur où tout se passe dans le nez, un peu comme pour Chris Martin, qui allie à la fois les balades folk, blues, rock aux teintes variées (la douceur des notes de piano de Woolgathering, les notes lourdes de A Mightly Leviathan Of Gold, le tambourin larmoyant de Turpentine). Cet album se veut très coloré, « popisé », riche de nouvelles expérimentations, avec un chant terriblement sensuel dans les graves (The Sound & The Fury, Fistful Of Swoon). Vandaveer offre ici une musique plus flottante, où les guitares sont présentes mais plus en retrait que la voix, pour marquer le rythme et cela se ressent fortement sur le titre éponyme Divide & Conquer.Alors tout n’est pas encore parfait (la mélodie facile de Before The Great War), certaines pistes méritent d’être discutées, gardées ou écartées par la suite. Mais l’intention est grande, et Vandaveer confirme le talent de Mark et de sa sœur pour le songwritting et le chant, notamment sur les superbes Long Lost Cause et Beverly Cleary’s 115th Dream. Leur complicité semble sans limite et on se dit qu’autant de don dans une même famille est incroyable, d’un simple point de vue génétique.