Villeneuve

On croyait Benoît de Villeneuve définitivement embourbé dans des travaux de production pour la crème (sic) de la variété française (Christophe Willem, Anaïs). Notre premier rendez-vous avec ce touche à tout fut pourtant une agréable surprise électro-pop, bénéficiant de l’apport vocal non négligeable d’une certaine Mélanie Pain. Cinq ans se sont écoulé depuis cette "First Date" , cinq ans à attendre un second rendez-vous qui ne voulait pas venir. Alors que l’on croyait l’affaire pliée, la parution du single annonciateur de l’album à venir (Death Race) en fin d’année dernière nous a rappelé au bon souvenir du parisien.

De l’eau a coulé sous les ponts en 5 ans et il aurait été étonnant de voir Benoît de Villeneuve nous resservir l’électro-pop de l’époque. Exit Mélanie Pain partie surfer sur une Nouvelle Vague, place est désormais faite à une électro-acoustique une peu folk sur les bords, chantée la plupart du temps, soit par le maître des lieux, soit par quelques invités de marque dont le Belge Ozark Henry. Amoureux des voix féminines, Benoît de Villeneuve a cette fois-ci fait appel a Liz Green pour 2 titres dont le très bon Words of Yesterday mais également à la voix chaude de Nili (Lilly Wood & The Prick) sur le titre The Sun, l’un des morceaux de bravoure de cet album.

Villeneuve n’en oublie pas pour autant ses premiers amours électro même si ici ils sont réduits à peau de chagrin (un Patterns sous influence M83) tandis que le final post-rock de Victoria Falls vient rompre le côté un peu trop lisse des mélodies. C’est bien le seul reproche que l’on fera à cet album, un album de producteur parfois un peu trop propre sur lui, car pour le reste c’est un réel plaisir de retrouver Benoît de Villeneuve aux commandes d’un vaisseau que l’on a un peu de mal à reconnaître à la première écoute mais auquel on finit par s’attacher.