"> Vincent Delerm - Les Piqûres d'Araignée - Indiepoprock

Les Piqûres d’Araignée


Un album de sorti en chez .

A survoler ce nouvel album de Vincent Delerm, on pourrait se dire que celui-ci poursuit sa route, en commençant un peu à épuiser la formule qui a fait son succès : plume fine, chant nonchalant et britpop. Pourtant, si ici et là on retrouve effectivement quelques grosses ficelles, "Les Piqûres d’Araignée" présentent les traces d’une […]

A survoler ce nouvel album de Vincent Delerm, on pourrait se dire que celui-ci poursuit sa route, en commençant un peu à épuiser la formule qui a fait son succès : plume fine, chant nonchalant et britpop. Pourtant, si ici et là on retrouve effectivement quelques grosses ficelles, "Les Piqûres d’Araignée" présentent les traces d’une subtile mutation.

Si l’on sent encore l’évidente influence de Neil Hannon et sa Divine Comedy, que l’on retrouve d’ailleurs pour un duo (Favourite Song), c’est pourtant non plus en Angleterre mais en Suède que le chanteur a posé ses valises pour travailler avec Peter Von Poehl, autre résident du label Tôt ou Tard, dont on a apprécié avant l’été "Going Where the Tea Trees Are". Dans l’antre vintage de Vallarum, rempli d’instruments un peu atypiques, les arrangements se font moins pompeux que sur "Kensington Square" et pourtant aussi séduisants, simplement plus délicats.

Le mot toujours juste, le souci du détail quotidien, une mémoire des lieux, des dates, des gens, et la dérision au coin des lèvres : ici un dialogue improbable entre l’ex et l’actuel d’une certaine Marine, là un clin d’œil aux candidates à Miss France et « la dame au chapeau » ( Sous les Avalanches). Moins générationnel, son regard se détache de son petit monde (souvent le nôtre) et s’imprègne d’une sincère mélancolie (A Naples il y a peu d’endroits pour s’asseoir, 29 avril au 28 mai). Le temps marque le corps et l’esprit de Delerm : conscience politique… de gauche (Il fait si beau), méfiance à l’égard de l’esprit vieille France… de droite (Sépia plein les doigts) et puis la peur de la maladie, de la mort ( Ambroise Paré).

Plus sombre et incisif, Vincent Delerm déguise sous sa fantaisie habituelle, ses ellipses, les choses dérangeantes de la vie, ses angoisses, les tourments amoureux. La naïveté de certaines mélodies sautillantes permet néanmoins de pouvoir aussi s’en détacher et retrouver la nostalgie qui nous avait séduit chez Les filles de 1973 ou Anita Pettersen. Savant équilibre qui fait peut-être des "Piqûres d’Araignée" son album le plus intéressant, et sans aucun doute le plus mature !

Chroniqueur

Tracklist

  1. Sous les avalanches
  2. Je t'ai même pas dit
  3. À Naples il y a peu d’endroits pour s’asseoir
  4. Marine
  5. Ambroise Paré
  6. Sépia plein les doigts
  7. Les piqûres d'araignée
  8. Déjà toi
  9. 29 avril au 28 mai
  10. Voici la ville
  11. Il fait si beau
  12. Favourite Song
  13. Les jambes de Steffi Graf