Weyes Blood

Nouvel album pour Natalie Mering a.k.a Weyes Blood, un portrait aussi tumultueux que délicieux du monde contemporain...

Quelle autre résonance pouvait donc avoir ce nouvel album de Weyes Blood, véritable esquisse du monde actuel et de ses tourments, quelques jours à peine après ce séisme mégalomaniaque nommé Trump ? Si l’album est lui sorti le mois dernier, ce troisième opus de Natalie Mering fait écho aux crises identitaires et autres désordres écologiques que subit la planète Terre, où l’humain sait contempler cette formidable nature qui l’entoure autant qu’il en subit ses propres frasques, tandis que tout ou presque pourrait s’avérer synonyme de paix et d’harmonie…

Côté contenu, on pense irrémédiablement aux Carpenters ou encore à Joni Mitchell, à cette pop folk langoureuse made in America des années ’70, avec ses ambiances cristallines et ses timbres charnels. Mering y déploie neuf ballades d’une majestueuse beauté, enveloppant de sa délicieuse texture vocale des nuances entre tristesse, espoir et intimité. L’ensemble se veut aussi familier que désarmant, de par ce puissant contraste érigé de l’élégance à l’inquiétude, une délicieuse bousculade entre authenticité (Seven Words, Do You Need My Love) et paradoxes (Generation Why, Can’t Go Home, Front Row Seat).

Ce disque renforce allègrement les belles dispositions entrevues sur les récentes productions de la jeune artiste (à écouter par curiosité, son dernier EP en date « Cardamom Times »…). Une sirène au coeur tendre, en mal de quiétude au sein d’un cosmos impitoyable…