Yak

Les groupes défilent mais l'efficacité d'un rock bien animal n'a toujours pas pris une ride.

Ils sont trois, ils sont Anglais et ils sont nerveux. Il s’agit bien d’un mélange pour le moins éprouvé dans le monde du rock, mais force est de constater, encore une fois, que faute de se renouveler, un bon rock garage est toujours aussi jouissif. Nouvel étendard d’une certaine idée de la musique, immédiate et sauvage, Yak débarque avec une énergie radicale souvent louée lors de leurs prestations scéniques nombreuses de cette année 2016.

L’opus démarre sur un rythme effréné : titres courts, vociférations et batterie primale mais à en faire fumer la peau des fûts. C’est au cinquième titre, Roll Another, que le groupe s’octroie une forme de respiration avec une composition entre psychédélisme léger et ballade 60’s du plus bel effet, arrivant à point nommé dans cette océan de sauvagerie animale. Le goût pour le voyage intérieur sera de nouveau mis en exergue par des titres comme Take It nous rappelant les dernières productions de Archie Bronson Outfit. Moins torturés que les sus-nommés, nos amis de Yak gardent tout de même un certain goût pour les fausses pistes et les ruptures inattendues. Aussi nous tenons à nous attarder sur ce qui nous semble le titre le plus abouti, Smile qui synthétise tout ce dont nous avons parlé, avec un léger supplément de classe et de folie. Enfin, fans des Strokes, délectez-vous sans modération du Doo Wah de fin de parcours.

Voilà donc pour ce premier album d’un groupe parmi tant d’autres, en ce sens qu’il contient énormément de promesses, l’expérience nous poussant à nous méfier de la suite. Mais en tout état de cause « Alas Salvation » fera office d’un incontournable du rock garage de cette année.

S’il ne devait en rester qu’un titre : Smile.