"> Yeah Yeah Yeahs - Fever To Tell - Indiepoprock

Fever To Tell


Un album de sorti en chez .

Coulant dans le courant de ce ruisseau magique qui clone de vieux musiciens pour nous les ramener jeunes et perturbés en 2003, l’expérience Yeah Yeah Yeah’s tourne bien. Les sujets sont les bons. Il est vrai que vieillir dans ce monde donne des bons et mauvais plis aux véritables progénitures. Il est faux que cela […]

Coulant dans le courant de ce ruisseau magique qui clone de vieux musiciens pour nous les ramener jeunes et perturbés en 2003, l’expérience Yeah Yeah Yeah’s tourne bien. Les sujets sont les bons. Il est vrai que vieillir dans ce monde donne des bons et mauvais plis aux véritables progénitures. Il est faux que cela s’applique aux Yeah Yeah Yeah’s.

Après un EP qui a fait couler beaucoup d’encre l’année dernière avec son rock sale, malpropre autant dans son apparence que dans sa morale (pas mal de textes pro-inceste), les Yeah Yeah Yeah’s ont concocté un album pour 2003. Plus que représentatif des performances live féroces et sexy de ces New-Yorkais, Fever To Tell ne reprend tout de même rien du premier EP. Les Rich, Tick, Black Tongue, Cold Night remplissent une première moitié expéditive (16 minutes). Par la suite, les Yeah Yeah Yeah’s ralentissent le tempo pour utiliser une trame moins rocailleuse, rude et plus lisse, mature, raide. Ils sont tellement meilleurs lorsqu’ils oublient de se laver.

Les Yeah Yeah Yeah’s ont le don de traiter le connu à leur manière. C’est un don qui ne s’explique pas. Les vibrations du groupe parlent un dialecte facile à apprendre. On s’étonne de la vivacité des départs et arrêts brusques de Nicolas Zinner à la guitare boiteuse qui marque son territoire avec ses gros sabots ; il laisse de grosses empruntes. On reste estomaqué devant l’agitation juvénile de la charismatique chanteuse Karen O. Elle arrive à personnifier différents caractères en un seul morceau de 2 minutes. Un tel duo peut rappeller celui de PJ Harvey et de John Parish sur Dry et Rid Of Me d’il y a 10 ans. Mais, l’instant d’après, le plaisir contagieux dans l’attitude des Yeah Yeah Yeah’s, des rythmes new wave, dansables et un certain exercise de style à la production (des éléments rarement mixés) font automatiquement oublier cette comparaison. On en tire le maximum de satisfaction. Il est vrai que le rock nu, dans son plus simple appareil et sans artifices est très rarement aussi bon que durant la première moitié de ce Fever To Tell!
Dès la deuxième moitié de No No No, on ouvre la porte à de nouveaux Yeah Yeah Yeah’s. Ils deviennent beaucoup plus conscients de leur musique. Cette tangeante ennui celui qui veut plus d’éjaculations incontestables et bien senties. Cérébral les Yeah Yeah Yeah’s? Disons que l’exercise de style à la production devient une bonne part de la musique. Sur Y-Control, aucun territoire n’est brisé. Nicolas Zinner refait Rich sans l’énergie et Karen O. reprend étrangement une ligne mélodique (« Out of control, out of control.. ») très Bernard Sumner (New Order). Le pire moment est la finale Modern Romance qui éternise deux longs bouts sans direction en 7 minutes de perte de temps (à la Mecca Normal).
Ce n’est pas de la musique de colère ou de tristesse, mais bien d’amusement. Cela répond à un besoin de l’être humain de se sentir pleinement en vie. Fortement recommandé!

Chroniqueur

Tracklist

  1. Rich
  2. Date With The Night
  3. Man
  4. Tick
  5. Black Tongue
  6. Pin
  7. Cold Light
  8. No No No
  9. Maps
  10. Y Control
  11. Modern Romance
  12. Poor Song
  13. Date With The Night - Four Track Demo
  14. Black Tongue - Four Track Demo
  15. Pin - Four Track Demo
  16. Maps - Early Four Track Demo
  17. Poor Song - Four Track Demo
  18. Tick - Four Track Demo
  19. Shot Down - Four Track Demo
  20. Ooh Ooh Ooh - Four Track Demo

La disco de Yeah Yeah Yeahs