"> Gabriel Kröger - Mémoires d'un jeune dégueulasse - Indiepoprock

Gabriel Kröger – Mémoires d’un jeune dégueulasse

Le nouveau disque de Gabriel Kröger est, selon ses propres mots, une refonte totale de son premier EP. Le journal – d’un jeune dégueulasse – est ainsi transformé en des mémoires saisissantes. Plus que jamais au carrefour d’un folk noir envoûtant et de l’énergie vitale du punk.

Si l’on devinait dans les « Vieilleries » une singularité étrange, mais surtout terriblement attachante, elle explose ici, dans un écrin sonique à la hauteur d’une vision qui mêle littérature et puissance du rock indé. Tout est particulier dans l’univers de Gabriel Kröger, et dans le meilleur sens du terme. Des textes dont la remarquable portée poétique est si rare dans le monde du rock, jusqu’aux compositions, oscillant entre pures chansons et déflagrations noise.

Ces mémoires marqueront durablement toutes celles et ceux qui les écouteront. Leur intensité, entre profond désespoir et lumière soudaine, instabilité mentale et immense lucidité, irradie avant d’émouvoir. La densité de cette folk sui generis impressionne. Si Gabriel Kröger se présente sur scène le visage dissimulé par une cagoule en maille crochet, on aime à penser que cela symbolise la dualité de sa musique. Douceur de la matière laineuse, violence de son apparence, forcément inquiétante derrière le masque.

Son univers est en équilibre instable, nourri d’un profond sens mélodique, et d’une grande délicatesse, comme d’une violence sonore qui peut être dévastatrice. Gabriel Kröger définit peu à peu son anti-folk pleine de tristesse et de colères. Pleine d’humanité aussi. A l’instar exactement de ces « Mémoires » à la beauté paradoxale.

Yan
Chroniqueur