Interview de Hospitality
On ne cessera jamais de vanter le pouvoir intimiste d’internet, cette faculté de pouvoir communiquer à distance avec des rocks-bands peu exposés qui, en règle générale, foulent rarement nos sols francophones pour s’adonner aux joutes promotionnelles. Le trio américain Hospitality fait assurément partie de ceux-ci. Par l’intermédiaire de sa charmante lead vocale Amber Papini, le groupe a pris le temps de répondre à nos questions, entre deux prestations d’une tournée entamée au début du mois de février au pays de l’Oncle Sam, et qui fait la part belle à leur deuxième album paru fin janvier, « Trouble ». Morceaux choisis.
Pour le public français qui ne vous connaît pas encore très bien, pouvez-vous nous donner quelques repères? Comment vous êtes-vous rencontrés?
J’ai d’abord rencontré Nathan à une fête et ensuite nous avons rencontré Brian grâce à un ami commun. J’ai commencé à jouer de la musique avec ma sœur. On jouait dans des cafés et des petits bars. Peu après, Nathan et Brian nous ont rejoints.
Comment définissez-vous votre musique et quelles sont vos influences majeures?
Nous faisons de la pop. Mon père était pianiste donc mes premiers souvenirs musicaux sont Chopin, Debussy et Gerswhin mais après, j’ai été obsédée par le rock. Quand j’étais jeune, j’essayais d’écouter le plus de musiques possible. J’étais toujours fourrée chez le disquaire en demandant les dernières nouveautés et en cherchant à savoir ce que les gens écoutaient. Plus jeune, j’aimais New Order, les Beatles, T Rex et Elvis Costello.
Vous venez chacun d’endroits différents, mais vous êtes installés depuis peu du côté de Brooklyn (NY). Vivre dans l’un des bastions musicaux nord-américain a t-il un fort impact sur votre travail?
C’est super d’être un musicien à New York. La ville est remplie de gens intéressants et de il y a pleins de choses à faire. Le nombre de concerts est immense.
En terme artistique, comment se déroule votre processus de création, de la composition d’un morceau jusque son enregistrement?
J’écris les chansons seule puis les propose au groupe, ensuite nous travaillons ensemble sur les arrangements et la présentation. Les chansons passent habituellement par une lente et longue transformation. On travaille longtemps avant d’être prêts à les enregistrer.
Votre premier album éponyme a rencontré un beau succès critique il y a deux ans. Avez- vous ressenti une pression particulière durant la conception de son successeur?
Étrangement et peut-être naïvement, non. On a juste fait ce qu’on fait toujours, répéter inlassablement et faire de notre mieux.
Votre deuxième album « Trouble » vient donc d’être publié. Celui-ci semble plus dense, plus structuré et plus riche du point de vue des sonorités, notamment par des touches électroniques subtilement parsemées. Qui en est à l’origine?
Nathan Michel, notre batteur et multi-instrumentaliste, est un compositeur de musiques electro et il a fait quelques albums en la matière, notamment « The Beast », que tu devrais écouter. C’était lui le cerveau lorsque l’on arrangeait et produisait notre nouvel album.
Quelle ambiance et quel message avez-vous souhaité transmettre au travers du mot, lourd de sens, « Trouble »?
On fait référence à des thèmes sombres, ce qui, je pense, se reflète dans les paroles. On fait aussi référence à la difficulté du processus de création.
Certains morceaux transmettent à l’auditeur une envie singulière de danser, je pense à Last Words ou encore I Miss Your Bones, mais aussi aux dernières notes plutôt funky de Going Out. Etait-ce une volonté de votre part?
Absolument! Et je suis contente que vous l’ayez ressenti de cette façon!
Kyle Olson vous avait rejoint lors de la tournée ayant suivi la parution de votre premier LP. En sera-t-il de même pour la prochaine, que vous venez par ailleurs de débuter?
Kyle était notre batteur sur la tournée pendant une courte période en 2011. Nous tournons avec David Christian depuis 2012 et il partage actuellement le rôle de batteur avec Nathan Michel pour cette tournée.
Vous tournerez en Europe au mois de Mai et serez notamment à l’affiche du Primavera Sound Festival de Barcelone. Est-ce la première fois que vous jouerez dans un festival musical aussi important?
On est super excités de jouer au Primavera mais non, ce n’est pas notre premier grand festival. La dernière fois, on a joué à Roskilde (au Danemark, NDLR), ce qui était génial. On adore l’Europe et on a hâte de commencer la tournée en Mai.
Vous avez chacun des activités parallèles (cours de musiques, participation musicale pour des documentaires ou pour le cinéma…), est-ce vital pour l’équilibre d’un groupe, et en particulier pour le vôtre?
C’est vraiment cool de faire différentes choses et je suis chanceuse de pouvoir enseigner un peu et ensuite d’aller en tournée et de jouer. C’est super d’avoir des jobs différents, cela me fait davantage apprécier la musique, plus que si je faisais ça à plein temps, chaque jour de l’année.
A lire également sur notre site, la chronique du deuxième album de Hospitality, « Trouble ».
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