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La 20e édition du festival Garorock à Marmande s’est tenu du 30 juin au 3 juillet 2016. Pour son anniversaire, entre têtes d’affiches françaises comme internationales, il confirme sa place parmi les festivals français les plus importants. Pendant ces 4 jours, avec ses 4 scènes (Scène du Trec qui accueille les artistes émergents, 2 scènes principales et une scène électro Garoroclub) et plus de 80 artistes, ce sont 130.000 personnes qui ont foulé la plaine Filhole pour leur plus grand plaisir auditif et visuel. En 20 ans, le festival a accueilli Franz Ferdinand, Iggy Pop ou encore Massive Attack. En moyenne, une quinzaine d’artistes sont présents chaque soir. L’une des forces de Garorock, c’est aussi la diversité de son public et l’éclectisme de sa programmation. Le premier jour du festival à rassembler 35.000 personnes venues spécialement pour le groupe Muse le 30 juin 2016. Nous nous attarderons sur les 3 jours suivants.
L’entrée est fluide et les bénévoles nous accueillent très chaleureusement. Début des festivités pour nous vers 21H30, devant la scène du Trec, la douce et envoûtante, musique de Glass Animals nous invite à la rêverie et à la transe. Des sons tropicaux, des percussions concassées, un psychédélisme discret : la pop de ces Anglais d’Oxford a de quoi plonger dans une légère ivresse, voire un début de folie et de soirée parfaite en leur compagnie. Ils nous ont proposé des morceaux de leur premier album « Zaba » et présenté leur second opus « How To Be Human Being » qui sortira à la fin de l’été. Pour nous mettre l’eau à la bouche, ils nous jouent leur single Life Itself tout fraîchement sorti. Une très bonne prestation scénique, devant un public peu nombreux, une merveille et un plaisir de découvrir en live ce groupe très plaisant.
Nous prenons la direction du Garoclub, avec le jeune prodige français Petit Biscuit qui grâce à ses eps à succès dont Sunset lover a conquis le public avec sa poésie dynamique. Il nous le démontre bien par son set énergique mélangeant des beats chill avec un show de lumière époustouflant devant une foule très jeune venue en nombre très réceptive à la qualité du live.
On se dirige à présent vers une des scènes principales avec la prestation française de Lily Wood and the Pricks qui nous joue Box on the Noise, Be Myself et le très populaire Prayer In C qui l’ont fait connaître . Le duo est très proche du public, ils apprécient cette proximité puisqu’ils ont déjà joué au Garorock il y a 3 ans. Une chose est sûre ils ont assuré le show de la soirée et en faisant danser la foule avant de recevoir The Kills sur scène dont la chanteuse est très fan .
The Kills, Le groupe très attendu par le public du Garorock, arrive sur scène avec deux morceaux d’introduction courts et très rythmiques. Le fameux duo anglais formé d’Alison Mosshart et Jamie Hince, accompagné de ses deux acolytes aux claviers et à la batterie rende une prestation parfaite très électrique et rock n roll . Les morceaux presque tous issus du second album sorti récemment « Ash & Ice » sont très courts défilent sans interruption. Malgré l’atmosphère musicale exceptionnelle, le son de grosse guitare électrique cache nettement la voix d’Alison qui n’a aucune interaction avec son public. On peut penser que le groupe est là pour jouer seulement le plus vite possible avec des morceaux peu mélodieux, dommage pour un groupe qui a un fort potentiel devant lui.
On se déplace de quelques centimètres pour acclamer Jamie Smith alias Jamie XX. Le prodige British du groupe The XX, poursuit son chemin en solo qui lui réussit fort bien.Uniquement accompagné par ses platines et sa workstation qui l’entourent sur scène. Il démarre son set par Loud Places et puis mixe des sons disco durant une vingtaine de minutes pour terminer en beauté avec ses propres morceaux de son premier album « In Colour » notamment avec Oh My Gosh , I Know There’s Gonna Be (Good Times), The Rest In Noise en passant par NY Is Killing Me son featuring avec Gill Scott Heron immanquable. Malgré un son inadapté au son électronique sur la scène principale, Jamie mixe à la perfection des samples techno, soul, dubstep, pop,disco, et jazz… Le public séduit est euphorique face a sa prestation époustouflante. Jamie XX fait des lives unique dont il a le secret en se diversifiant à chaque fois et c’est une belle surprise, à voir au moins une fois dans sa vie!
Après déjà 5h de concerts, les plus courageux d’entre nous continue vers des sons plus électro avec le live de Feder, grosse tête d’affiche du festival connu pour les tubes Blind et Goodbye. Son set est vraiment très moyen, au bout de 20 min nous décidons d’aller voir ce qu’il se passe ailleurs avec une légère fatigue à 4H du matin qui se fait sentir. Nous rejoignons la scène du Trec ou Raggatek Live Band fait danser la foule en délire en passant du hardcore au drum and bass.
Cette journée a été riche en concerts très éclectiques et avec un fort accent sur la musique électronique.Le public aime et en redemande!
Après une journée de repos, nous voilà repartis pour une nouvelle soirée de festival. Vers 21h avec un magnifique couché de soleil, nous attendons avec impatience Unknown Mortal Orchestra sur la scène du Trec. Les Néo-Zélandais délivrent une prestation pop psychédélique mélangeant des influences rock ou encore groove. Ils nous jouent des titres tels que So Good at Being in Trouble; Can’t Keep Checking My Phone, ou encore le très gros tube Multi-Love que l’on adore! Le public très enjoué découvre ou redécouvre ce groupe exceptionnel! Une prestation riche nous entraîne dans une lointaine galaxie grâce aux innombrables mélodies et une maîtrise incroyable, mais qui ne durera que 45 min, trop court malheureusement!
Avec ce premier concert du soir, on est ravi de pouvoir accéder à la prestation tant attendue de M83 sur la scène principale. Un accueil exceptionnel du public venu en nombre pour voir le groupe français. Avec leurs nombreux musiciens sur scène et les mélodies pop, rock et électro ,M83 exulte un show éblouissant avec les titres We Own The Sky et surtout Midnight City ont déchaîné les festivaliers. On n’a pas le temps de voir le concert entier de ce groupe exceptionnel qu’arrive The Slaves sur la scène du Trec.
The Slaves, formés en 2012, Laurie Vincent (guitare et voix) et Isaac Holman (batterie et voix), respectivement 22 et 23 ans ont fait sensation grâce à un style brut de décoffrage. Le son punk rock plaît au public qui apprécie un concert qui décoiffe. On regrettera encore une fois pour une découverte scénique parfaite la durée de passage limitée à 45 min. Un groupe anglais prometteur qui a vraiment l’avenir devant lui, nous vous invitons à les écouter pour redécouvrir le vrai punk rock bien tranchant.
Après un petit tour autour des scènes, nous sommes restés 15 min pour voir Ratatat, malheureusement la foule était très nombreuse pour vraiment se frayer un chemin. Malgré tout, les morceaux cultismes qui ont fait connaître le duo américain Abrasive et Loud Pipes ont fait danser la foule complètement déchaînée. Si les grands écrans renforcent la performance scénique avec des visuels époustouflants, on regrette tout de même de ne pas voir le groupe jouer sur scène surtout pour ceux qui sont très loin derrière !
En parlant de visuel, nous changeons encore une fois de scène et nous allons retrouver notre scène favorite du festival , la scène du Trec avec l’arrivée du groupe The Shoes. Le duo français qui vient de sortir en octobre dernier leur troisième album «Chemicals» variant électro, pop, rock avec grande classe est de passage en France pour quelques concerts et festivals. Une prestation scénique exceptionnelle avec un show à la française une scène investie par le duo, mais également par un écran hors norme. La projection centre toute l’attention de la foule, cela donne une atmosphère particulière, entre la musique et une énorme sensation de légèreté. The Shoes, groupe qui se moque de tout, prend pour mascotte un coq complètement fou et fait référence à des films, musique comme par exemple avec des samples de The Cure et un morceau de Keany West avec le remix de On Sight. Les titres les plus connus The Drift avec en fond leur clip, et Time To dance, libère vraisemblablement la foule qui apprécie ce show unique qu’il faut prendre au 5ème degrés !
On revient sur la scène principale où Flume a déjà commencé sa prestation , l’Australien très attendu a rassemblé une immense foule. Un set prodigieux avec entre autres son titre phare You & Me remix de Disclosure qui l’a fait connaître rend complètement hystérique le public avec le visuel du clip, une ambiance incroyable. On ne restera pas longtemps pour aller rejoindre la scène du Trec pour l’immense Thylacine.
Le multi instrumentaliste nous séduit à chaque prestation nous invitant comme il se doit à un voyage intrépide. Un voyage passant par ses titres de son album « Transsiberian » et ses premiers eps Sand et Distance nous rappelle que l’artiste est un prodige issu de ses influences jazz et électro. Le voyage se termine avec cet électro minimaliste qui nous berce avec son jeu de lumière et ses effets lumineux.
Cette soirée passée de scène en scène on se rendra vite compte que les meilleures prestations sont celles que l’on n’attendait pas spécialement surtout sur la scène du Trec, de belles découvertes, quelques déceptions cotées scènes principales et surtout une ambiance du festival Garorock hors normes avec un superbe public venu très nombreux en ce samedi soir !
Pour ce dernier jour de festival, nous arrivons devant la scène du Trec pour voir Caribbean Dandee composé de JoeyStarr et Nathy Boss. Les musiciens sont fort sympas, la foule est conquise par les samples d’Edit Piaf à la sauce hip-hop soul pour le premier morceau joué. Les autres morceaux sont dynamiques, mais nous nous rapprochons de la scène principale pour aller voir le prochain artiste qui nous intéresse.
Nous marchons tranquillement vers la scène de la plaine pour voir l’énorme Charles Bradley & His Extraordinaire, s’il devait y avoir une personne qui incarnait la soul « à l’état brut », ce serait sans doute ce Charles Bradley là, au charisme d’une légende des seventies. Sosie de James Brown, très chaleureux et souriant, une vraie bête de scène comme on les aime. Le concert démarre avec ses musiciens His Extraordinaire de véritables virtuoses et que ça fait du bien de voir cette perfection scénique !! Des morceaux blues, jazz et une entrée de maître pour Charles Bradley acclamé par ses musiciens et un public charmé ! Il nous invite à voyager avec lui à travers sa voix rocailleuse tellement irrésistible avec une aura assez particulière presque intime. Ça swing, c’est sensuel à en donner le vertige, pendant plus d’une heure Charles Bradley & His Extraordinary donnent beaucoup d’amour dans les paroles des morceaux avec cette ambiance très rétro.
Après ce passage au paradis de l’amour, nous nous dirigeons pour la dernière fois du festival devant la scène du Trec, pour découvrir le groupe Jagwar Ma. Les Australiens décontractés arrivent sur scène, avec quelques petits soucis techniques, mais ils se rattraperont vite avec leur rock psychédélique en passant par de l’électro planante. Leurs regards aguicheurs rendent folles les nombreuses fans féminines placées devant la scène! Ils ont joué des morceaux de leur premier album « Howlin » dont The Throw et Come and Save Me, et présenté leur deuxième album qui paraîtra cette année. Une prestation très love de ce jeune groupe australien prometteur.
Nous regagnons la scène principale pour voir Savages, devant un public qui subit les 3 jours passés du festival, quelques festivaliers écouteront le concert assis. Le groupe anglais composée de quatre dames est vraiment séduisant sur scène, un charisme efficace qui permet une prestation plus que parfaite. Un début très rock, mais qui ne bouge pas assez au goût du public qui semble assez éteint, pourtant les morceaux sont forts plaisant, d’ailleurs le dernier morceau Adore résume bien cette prestation féminine efficace .
Fin du concert de Savages, on attend impatiemment le live des Suédois The Hives vraisemblablement très attendu des festivaliers qui se précipitent petit à petit devant la scène principale. Le public devient très énergique avec l’arrivé très classe du groupe, toujours bien habillé smoking bicolore blanc et noir pour l’occasion. Grosse claque niveau prestation et nouveau look pour le chanteur Howlin’ Pelle Almqvist aux cheveux long, ressemblant étrangement à Iggy Pop. Ils nous joueront leurs plus grands morceaux Hate To Say I hold You So ; Walk Idiot Walk ; Come on ; Tick Tick Boom ; Main Offender ; qui réveillera d’un seul coup le public complètement déchaîné. Une superbe ambiance pour clôturer en beauté ce festival grandiose! Cette journée s’achève sur une très belle soirée placée sous le signe de groupes sensuels, que d’amour en ce dimanche, une très belle fin de programmation.
Pour sa 20ème édition, le festival Garorock a été absolument sublime, il y en avait pour tout les goûts, une ambiance formidable d’année en année avec un public très énergique qui apprécie la venue des nombreux groupes. On se retrouve l’an prochain, on l’espère pour une prochaine édition aussi éclectique.