"> The Kills - Ash & Ice - Indiepoprock

Ash & Ice


Un album de sorti en chez .

1

Dans le rock, on ne tue pas ses icônes, elles meurent d'elles-mêmes...

Qu’il va être difficile de vous narrer ce cinquième album du groupe responsable des géniaux « Keep On Your Mean Side » et « No Wow ». Il faut dire que la barre avait été placée très haut dès le premier album, son successeur ayant confirmé nos premières impressions, celles de tenir là une nouvelle voie salvatrice d’un rock moribond. Les productions qui auront suivi la surmédiatisation du groupe et son image très hype vont symboliser une forme de lente désincarnation, une perte de saveur inexorable. Or, tout le monde n’a pas le talent d’un Radiohead pour cacher cette perte par une maîtrise indéniable de la composition.

« Ash & Ice » est donc un amas d’écueils clichés du groupe rock qui veut s’acheter à tout prix une crédibilité en milieux « intellectuels ». Le problème est que l’échec qui les attend au bout du chemin est d’autant plus retentissant au regard des promesses de leurs débuts. Cela crée une forme d’attirance morbide pour l’album, à la recherche de la critique la plus acerbe possible. Entre arrangements kitsch qui arrivent comme un cheveu sur la soupe, le rajout des rythmiques électro qui ne font que grossièrement habiller la pauvreté de la composition, l’interprétation fatiguée d’Alison Mosshart, on dépasse l’ennui, le sentiment est plus proche de l’écœurement. Un bien bel exemple de ce que sont devenus les Kills réside dans un titre comme Hum For Your Buzz. Bâti sur une base blues, le titre devient vulgaire, conséquence d’une surcharge d’effets simplistes, sans aucune cohérence. Le même morceau intégré aux débuts du groupe aurait donné une ballade sombre et entêtante à la grâce de leur seule âme. Ici, le groupe n’assume plus la simplicité de son morceau, et ce qui était auparavant une force, une épuration libérant leurs démons, devient un boulet, une forme de fuite en avant à la recherche d’un maquillage quelconque, à la truelle de préférence.

Let It Drop est un autre titre symptomatique, sur un non-rythme constant, les deux acolytes semblent transmettre malgré eux leur manque d’envie totale, on a presque envie de leur répondre, « mais, diable, personne ne vous a forcés ! ». Et voilà au final ce qui résume parfaitement bien nos sensations à l’écoute, fastidieuse, de « Ash & Ice » qui sonnera le glas de notre amour pour le groupe. Mais attention, il ne s’agit pas ici de pleurer une tentative de renouvellement de la part du groupe, une démarche toujours louable a priori, il s’agit ici de regretter un fourvoiement total quant à ce que le groupe a pu être. Après avoir, non sans une pointe de tristesse, abandonné les Black Keys ou Jack White à leurs déviances pop mal assumées, nous disons adieu aux Kills avec qui nous aurons tout de même passé de très bons moments que nous n’oublierons pas.

S’il ne devait rester qu’un titre : That Love. (le seul épuré et ce n’est pas un hasard)

 

Webmaster

La disco de The Kills