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Une des prestations les plus attendues de la soirée était sans conteste celle des deux talentueux Américains de MGMT. En effet, le groupe était l’une des têtes d’affiche du festival. Le groupe a su livrer sa musique psychédélique, enivrante couplée de ses mélodies de rock alternatif électronique en offrant au public, qui trépignait d’impatience, un savant (et savoureux) mélange des titres issus des 3 albums à son actif. Le groupe a exécuté avec brio une performance délirante et mystérieuse, durant lequel motifs, graphismes et personnages mystiques et imaginés s’illustraient et évoluaient sur un écran géant. Un concert alternant entre grands tubes tels que Time To Pretend, Weekend-Wars et Electric Feel qui ont littéralement électrisé la foule de la scène A et des titres à la musicalité plus envoûtante, hypnotique et intense, une foule qui s’est ensuite déhanchée sur les notes célèbres de Kids remixé pour l’occasion.
Un autre moment fort de cette 31ème édition du festival étant sans nul doute le show de Kasabian, qui a sûrement dû ravir la plupart des fans qui étaient présents ce soir-là. Les productions recherchées et inventives des débuts du groupe ont évolué vers une musique toujours plus audacieuse, nourrie de psychédélisme pour prendre un tournant expérimental et électro, imprégné de l’esprit des rave parties des années 1990 dans le dernier album 48 :13 dont le groupe a joué quelques extraits ce soir-là. Un combo de tubes et titres issus des 5 albums aux influences multiples du groupe incarnant aujourd’hui l’avenir de la britpop a complètement charmé les festivaliers à cette heure déjà tardive ! Bref, un régal : un rock efficace et dansant animé particulièrement par le chanteur Tom Meighan et l’original guitariste Sergio Pizzorno, qui ont littéralement enflammé la scène A.
(Coup de cœur.)
Et c’est le set de Fritz Kalbrenner (frère du très célèbre Paul) qui clôt cette première journée de festival, un DJ, producteur et multi-instrumentaliste qui a déployé de la « feel-good music », dansante, élégante et raffinée jusqu’à 3h du matin. Des mix chaleureux, aux vibes rassurantes pour une ambiance lounge et accueillante. Un son qui accompagne les derniers festivaliers de la soirée vers la sortie. (Coup de cœur.)
Puis Peter Von Poehl a livré une représentation toute en douceur teintée de mélancolie en jouant « The story of impossible », une petite parenthèse de calme et de sérénité dans ce week-end plutôt mouvementé. Une brise pop faisant office d’instant de répit. Une musique gentille, mais sans plus… La pluie n’a heureusement pas entamé le moral des festivaliers de plus en plus nombreux sur le site.
Les vétérans du reggae, Dub Incorporation ont littéralement réveillé et enflammé le public de la scène A, une atmosphère fédératrice, rituels participatifs et engagés ont conquis le cœur et les jambes des festivaliers. Leur notoriété est d’ailleurs fondée sur la qualité de leurs concerts. Des paroles justes accompagnées de dub et de ragga, c’est la recette du collectif français. Un show marqué par les tubes Rude Boy ou encore tout ce qu’ils veulent. Pas fan de genre musical à la base, ce fût un excellent de partage et de communion.
Les Belges de Girls In Hawaii ont livré un véritable show poétique, une heure de pure émotion, un live poignant, une musique passionnée. Des frissons et des sensations, paroxysme atteint avec Misses et BirthdayCall. Le soleil couchant, le ciel joliment rosé, une pluie de plus en plus battante, c’est ce qui a parallèlement contribué à créer cette harmonie parfaite, cette bulle de magie enchanteresse autour de la scène B. (Coup de cœur.)
Le groupe new-yorkais Interpol a servi un set à la fois froid, mais efficace et élégant. Une musique propre et un rock’n’roll indépendant sont leurs uniques mots d’ordre. Une prestation classique, mais entraînante. Une puissance mélodique et une (grande) classe incontestable. Bref, mission accomplie.
Pour Massive Attack, ce fut pour ma part un show plutôt décevant, court et sombre. Pourtant très attendus, un groupe mythique pour certaines. Malgré une représentation militante, mêlant musique et art vidéo sur des écrans où défilaient des messages obscurs et engagés, ce fût une prestation bien noire et perturbante.
Et c’est sur une note électro que se termine cette 31ème édition, le retour du prodige Etienne de Crécy avec le projet Super Discount 3, le résultat de la crème de l’électro pour un set vraiment top,un terrain labouré et coloré transformé en dancefloor géant, un très bon niveau pour le 3ème volet house de ce projet musical et conceptuel.
Un week-end haut en couleur, et au sens premier du terme puisque nous étions tous de rose et de bleu revêtus pour sautiller et remuer têtes et pieds. Ce fût un festival accueillant, familial, sécurisé et sympathique bien que 23.000 festivaliers foulèrent les environs de l’hippodrome pour profiter de cette belle programmation de choix et bien sûr très éclectique comme à son habitude (à en juger des éditions précédentes).
Seul regret, ne pas avoir réussi à trouver du temps dans ce week-end chargé pour passer à la Gonzomobile, cette scène plus intimiste, véritable révélatrice de nouveaux talents et synonyme de belles découvertes! (For The Hackers, Two Bunnie in Love et Salut C’est Cool pour ne citer qu’eux).
Et puis malheureusement on ne parvient pas toujours à assister à tous les concerts que l’on a prévus, c’est pour moi le cas avec Birth of Joy, Gaspard Royant et Deluxe. En tout cas le rendez-vous est pris pour l’année prochaine, réservez votre week-end du 26-27 juin 2015 !
Crédit photo : Benoît DARCY; Sigried DUBEROS; Emilie DANIEL;