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Vous avez aimé la version Halloween du Pitchfork de Nø – à moins que ça ne soit l’inverse ? C’est avec une vision très personnelle de la chronologie que nous vous proposons maintenant de lire le récit du lancement du festival, entre assauts funk et complaintes r’n’b.
Au Pitchfork aussi, il y a le festival côté off et côté in. Encadrant les festivités officielles, donc, se glissent les soirées privées. Le off. Des showcases, autrement dit. Et c’est à l’un d’eux que nous avons eu la chance d’aller applaudir Movement, trio australien surfant, sinon dans les rouleaux de Bondi Beach, sur l’esthétique de ce r’n’b sophistiqué, sensuel et minimaliste, qui fait tourner plus d’une platine en ce moment. Un seul EP à leur actif mais déjà de grandes attentes concernant la suite, preuve en est, il y avait foule ce soir-là. Un côté diva indéniable, et la diction sexy de Lewis Wade apportent les paillettes qui manquent à leurs tenues – monochrome noir évidemment -, là où la basse produit le soupçon de profondeur qui rend l’intention authentique.
Le lendemain, c’est à la vraie soirée de lancement que nous avions rendez-vous, impatients de voir (enfin) l’excellent Kindness sur scène. Découvert tout à fait par hasard, « World, You Need A Change Of Mind » avait vite été notre révélation de 2012. Réhabilitant les eighties comme peu auparavant, l’album avait fait souffler un vent de fraicheur sur notre playlist d’alors. Et force est de constater que les titres tirés du premier opus s’en sortent mieux, délicieusement funky (That’s Alright) voire disco (Gee Up). Mais la vraie force du show se trouve sur scène, ce sont les musiciens et choristes qui l’accompagnent. Couvés du regard par papa Bainbridge, ils sont tous encouragés à laisser éclater les vibes qui les habitent, ça ne rate pas et c’est beau à voir. Lui-même ne se prive pas, grimpant, attrapant les mobiles enregistrant le concert pour le filmer à leur place, dénonçant Pitchfork qui le programme mais donne une mauvaise note à son dernier album, mais toujours avec cette touche groovy qui fait toute la différence : Swinging Party, Time Will Tell (de Blood Orange) et World Restart, évidemment interprété en duo avec Kelela, qui l’avait précédé sur scène, sont joués devant une audience en surchauffe. Donc, en plus d’être terriblement classe, d’irradier de talent sur ses albums, Kindness a livré la meilleure prestation de la soirée. Voilà, il y a des gens comme ça…
Crédit photo : Cédric