">
Rares sont les concerts pour lesquels on se presse pour assister à la première partie dans sa totalité. Ce concert d’Editors ouvert par The Twilight Sad étaient de ceux-là. Et grand bien nous a pris d’être ponctuels.
Conquis un an plus tôt par « Noboby wants to be there but nobody wants to leave« nous étions impatients de voir ce que les Écossais pouvaient donner en live. Et quelle surprise !
Le temps d’un court set le quintet nous en a mis plein la vue et les oreilles tant le groupe développe une musique puissante, habitée par James, le chanteur, qui se démène et l’incarne au-delà du possible. Le rythme est enlevé, les cassures nettes, et l’accent charmant aux « r » prononcés achèvent de nous conquérir. Leur musique prend toute sa place en live, l’interprétation y est alors primordiale et les effets immédiats. C’est rock, c’est planant, c’est vibrant.
Le public clairsemé de la fosse, venu en avance pour être en bonne place pour Editors , ne s’y est pas trompé. The Twilight Sad a emmené la poignée de Parisiens curieux, et a rallié à leur cause les spectateurs du bar. À la fin de leur set la fosse s’était remplie et le public en redemandait. Et nous aussi.
Preuve en est du talent de ces écossais, nous apprenons ces jours-ci qu’ils ouvriront les dates de The Cure en 2016…
Quand Editors prend place, le public est déjà conquis. Ouvrant avec une basse imparable et quelques notes au piano, l’entrée de Tom Smith achève d’emmener les fans. Nous ne boudons pas notre plaisir non plus tant ce qu’ils nous livrent est efficace. La setlist pioche dans le dernier album, mais aussi le premier plus rugueux et plus rock.
Entendre Munich, Bullets, All Sparks en live nous réjouit profondément. C’est le son qu’on aime, celui qui trimballe, remue les tripes et donne envie de sauter: de l’énergie pure. C’est aussi ce pourquoi on aime Editors, et ce pourquoi on aime moins aujourd’hui leurs tonalités pop avec ce clavier bien trop 80s.
En live Tom Smith fait le show et prend toute la place. Il joue de son charme, des sa présence, parfois un peu trop. Habité par la musique, il convulse, ondule, se contorsionne comme un pantin malmené par ses musiciens. C’est aussi fascinant que déroutant. Ce qui nous semble alors « too much » plaît aux fans, surtout féminines, qui en redemandent.
Sentiment étrange que celui de ne pas se reconnaître dans l’énergie qui émane du public sur certains titres, notamment ceux du dernier album. Comme si nous assistions là aux prémisses d’un groupe qui remplira les stades dans quelques années. Cette tension, cette habilité à jouer pop, ces synthés et surtout ce leader beau gosse aussi charismatique qu’habité nous rappellent les Muse des débuts.
Souhaitons à Editors le même succès, même si nous ne serons probablement pas dans le public pour voir ça.