"> Plus jamais d'au-revoir... - Indiepoprock

Plus jamais d’au-revoir…

La pertinence d’évoquer le décès de Johnny Hallyday sur un site de musique indépendante se discute clairement, surtout après le matraquage qui s’est déroulé. Peut-être que cela tient plus d’une thérapie pour l’auteur de ces lignes que d’une réelle volonté d’information. Pour ce qui est de la réactivité, nous sommes des passionnés et non des professionnels, et le passionné ici, aura mis du temps à formuler ses états d’âme.

L’idée est la suivante, nos constructions personnelles et culturelles se font bien souvent par des biais paradoxaux. Avec le recul, Johnny a constamment cherché à partager sa passion du rock et des musiciens. Pour les noms ronflants, on peut évoquer ses premières parties, de Hendrix à Hanni El Khatib, ou certains de ses musiciens studios, Jimmy Page ou Peter Frampton… A ce titre, il n’y a aucun doute que, faute de nous avoir tout à fait emballé sur toute sa carrière, nous sommes quelques-uns, au moins un, dont la culture musicale lui doit beaucoup.

Mais avant tout, Johnny est pour moi le vecteur que nous avions trouvé il y a longtemps avec mes proches, mon père, mon frère, pour communiquer notre passion sans failles pour la musique et le rock, les concerts et les vinyles. Car s’il y a une chose à chercher dans la musique, c’est bien le partage, l’exploration, et à ce titre le chanteur en question était le parfait point de convergence pour beaucoup.

Souvent dépeint comme un piètre artiste, notamment par crime de lèse majesté d’être populaire, l’homme n’a pas dévié de sa démarche c’est aussi cela qui le rapproche beaucoup plus du rock’n’roll que nombre de théoriciens sans envergure du sujet. Et, même si le sujet n’est pas là, Dieu sait que l’on peut écrire des romans sur la puissance des textes, des compositions ou de l’interprétation d’une grande partie de sa discographie.

Alors oui, on peut éprouver des sensations fortes à la fois sur Ma Gueule, sur du Zone Libre ou du Nick Cave par exemple. C’est aussi sur ce point qu’il me paraît important d’insister, dans notre milieu, Johnny symbolise aussi l’iconoclastie, l’ouverture et nous ramène à ce qu’est le rock, un mode d’expression animal et habité, une musique de l’instinct. Une musique que seuls les écorchés peuvent vraiment exprimer, même si (surtout peut-être ?) ces écorchures ne les rendent pas télégéniques.

Le voilà donc mort, avec cette sensation déjà ressentie avec Lemmy Kilmister, l’éternel n’existe pas. Il y a une forme d’incrédulité quant à la nouvelle, et surtout une foultitude de souvenirs qui rentrent maintenant dans la catégorie « archives ». Il y a de la tristesse personnelle, de l’empathie pour son public, notamment certains proches sus nommés et enfin un grand respect pour la personne qui aura été la première à symboliser ce que j’ai toujours cherché dans la musique.

 

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  • Publication 1 010 vues11 décembre 2017
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