"> A Silver Mt. Zion - Kollaps tradixionales - Indiepoprock

Kollaps tradixionales


Un album de sorti en chez .

Il serait facile d’imaginer que les albums de Silver mount zion, tant ils défient les lois des formats de composition, soient conçus au cours de séances de labeur épuisantes et interminables. Pourtant, c’est sur la route, entre les concerts, que le groupe forge la majeure partie de ses disques. D’ou en 2005 l’ambiance "pastorale" par instants […]

Il serait facile d’imaginer que les albums de Silver mount zion, tant ils défient les lois des formats de composition, soient conçus au cours de séances de labeur épuisantes et interminables. Pourtant, c’est sur la route, entre les concerts, que le groupe forge la majeure partie de ses disques. D’ou en 2005 l’ambiance "pastorale" par instants de "Horses in the sky", composé au cours d’une tournée dans les vastes espaces américains. "Kollaps tradixionales", lui, s’ouvre avec There is a light, que ceux qui ont vu les canadiens en concert en 2008 auront sans doute déjà entendu. Pourtant, cette ouverture est un peu en trompe-l’oeil. Car si There is a light  est un beau morceau, même si honnêtement on lui retirerait bien quelques unes de ses quinze minutes, il s’apprécie davantage en aparté du reste de l’album. Son ambiance solennelle, épique et grave étant un peu hermétique. On peut y voir un écueil ou une raison de plus de s’offrir le double vinyle, le morceau occupant une face entière à lui seul.

C’est en effet, à partir du diptyque I built myself a metal bird / I fed my metal bird… que le ton véritable de l’album et la nouvelle configuration du groupe apparaissent clairement. Car Silver mount zion joue désormais en formation serrée, amputé de deux membres. Loin d’en prendre ombrage ou d’en souffrir, le groupe trouve ici l’opportunité d’offrir un canevas sonore plus dense, où chacun joue sa partition en même temps sans aucune cacophonie. La batterie est plus présente et assure le tempo, la guitare suit le mouvement sans états d’âme, les cordes s’emballent, la voix d’Efrim, plus braillarde et atypique que jamais, s’en donne à coeur joie. Premier constat, ceux qui avaient trouvé que sur "13 blues for 13 moons", la clique avait évolué vers un son plus classique en sont pour leurs frais, on pourrait même dire que le clou est enfoncé.

Cependant, "Kollaps tradixionales" sans regarder dans le rétroviseur, renoue également avec le lyrisme qui a fait la réputation du groupe. Les violons sont ainsi à l’honneur sur la complainte Kollapz tradixional, ce sont eux aussi qui ouvrent le bal sur Kollaps tradicional avant qu’une nouvelle déflagration dévastatrice vienne tout faire voler en éclats. Enfin, comme une synthèse merveilleuse de tout ce que ce groupe hors-normes, dans tous les sens du terme, est capable de nous offrir, ‘piphany rambler clôture le disque de manière magistrale. Un départ recueilli, mélodique, un crescendo léger qui s’installe, un chant qui petit à petit nous serre à la gorge, un final où cordes, guitares, batterie et voix ne font plus qu’un pour un final insensé. A n’en pas douter, on tient là un des sommets du groupe. Bancal juste ce qu’il faut, tout à la fois chaotique, mélodique et intense, "Kollaps tradixionales" est un album bien à l’image du groupe, intransigeant, sans compromis ni surenchère, inimitable. Avec eux, la route est toujours ouverte, et de nouvelles aventures dans quelques mois nous promettent déjà de beaux frissons.

Rédacteur en chef