"> Black Lilys - Boxes - Indiepoprock

Boxes


Un album de sorti en chez .

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Un premier album plus qu'attendu pour le duo frère et soeur.

Eh bien le voilà enfin cet album ! Oui, il faut le dire, l’impatience nous avait saisis il y a déjà pas mal de temps puisque Blood Ties, le superbe morceau d’ouverture, bijou de raffinement mélodique et d’arrangements haute volée, est paru il y a près de neuf mois. Le temps d’accoucher de « Boxes » donc, titre qui donne son nom à l’album et qui avait encore fait monter l’excitation d’un cran. Mais pourquoi un tel engouement ? La réponse la plus évidente consiste à évoquer la voix de Camille, terriblement séduisante avec son léger grain, son intonation à la fois fragile et dense, grand vecteur d’émotion et atout non négligeable. Et comme le duo aime trousser des mélodies limpides qui ne nous lâchent plus, l’empreinte est immédiatement marquée au fer rouge sur le coeur de ceux qui se sont intéressés à leur musique. Cependant, la force de la musique de Black Lilys ne s’arrête pas là. En effet, ce qui fascine chez eux, c’est la densité de leur son, qui pourtant ne joue pas l’ostentation, et surtout repose sur des éléments purement organiques mais parvient à évoquer une sophistication extrême. Là, c’est Robin qui est à la manoeuvre et offre un splendide écrin à la voix de sa soeur. Plus qu’une complémentarité, Black Lilys, c’est une émulation, la quintessence d’une compréhension mutuelle.

Maintenant, en dépit de tout cela, rien ne garantissait que ce premier album serait un succès. Car ce qui fait la particularité, et l’exigence, d’un album, justement, c’est qu’il ne peut pas reposer sur deux ou trois morceaux forts et sept ou huit autres plus ou moins en roue libre. Beaucoup n’y échappent pourtant pas et voient retomber les espoirs qu’ils avaient suscités comme un soufflet. Alors, dès les premières écoutes, quelques éléments apparaissent : « Boxes » est un disque « construit », entendre par là qu’il ne cherche pas à accumuler les épiphanies mais plutôt à offrir une trame. Les deux premiers singles sont placés d’entrée, on l’a déjà dit, et permettent d’entrer avec bienveillance dans l’album. Plus loin, le duo creuse son sillon intimiste, glisse des morceaux plus introspectifs, notamment Shelter, bâti sur un tout petit accord de guitare et un chant qui prend des intonations à la fois plus urgentes et plus graves avant de se faire murmure. Inutile de dire que c’est très beau et très réussi. Pour refermer l’album, le duo garde cette fibre dépouillée sur Mama Di Bena mais sur un titre plus bref et un peu plus léger. S’il faut glisser un petit bémol, on mentionnera la très légère redondance d’Istanbul, qui, notamment sur le final, rappelle Boxes. Vraiment rien de très grave objectivement, rien qui vienne en tout cas ternir le tableau.

Car une fois qu’on a acquis l’assurance que Black Lilys avaient produit un authentique album, pensé comme tel, on peut y revenir sereinement pour en prendre toute la mesure. Et s’émerveiller du chant à deux voix sur Nightfall et de sa construction en léger crescendo qui en fait un morceau onirique et planant, de l’audace tout en délicatesse de Dust Of You qui démarre comme une ballade simple et touchante et glisse sur un beau final ou s’invitent un piano et une guitare nostalgique. Bref, premier album ou pas, « Boxes » est avant tout un très beau disque, qu’il soit produit par un duo français peut légitimement susciter un peu de fierté, mais l’essentiel n’est pas là. Une année musicale est jalonnée de découvertes, de déceptions, d’événements, d’où qu’ils viennent. Compte tenu des attentes, « Boxes » est un événement de 2018, ni plus ni moins.

Rédacteur en chef

Tracklist

  1. Blood Ties
  2. Boxes
  3. Nightfall
  4. Dust of You
  5. Wrong Timing
  6. Shelter
  7. Istanbul
  8. Behind the Street
  9. Land of Joy
  10. Color My Soul
  11. Mama Bi Mena

La disco de Black Lilys

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80%

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