Børns

Une pop-folk planante dans un écrin californien, une voix haut perchée à la rencontre de tessitures masculines et féminines, un tempo lent et des sonorités électroniques voilà un cocktail qui commence à se faire courant depuis quelques années.

Cette mixture semble être la nouvelle définition des Good Vibrations de l’ouest des Etats-Unis, moins de surf et plus de soleil, moins d’agitation et plus de rêves. Ce mouvement a inspiré BØRNS qui, déjà l’année dernière sortait l’EP « Candy », soit quatre chansons parlant de piscine et de soleil.

Ce mois-ci est sorti sur le label Interscope, autant dire l’antichambre américaine de la renommée mondiale, l’album « Dopamine », 11 chansons qui propulsent l’auditeur les pieds dans l’eau dans une grande villa de Beverly Hills. Mais les grandes villas de Beverly Hills paraissent parfois bien vides. Et voilà bien le problème de cet album. Il semble qu’il ait subi l’effet pervers d’une électro à fonction harmonique et d’un mixage trop propre : la platitude. Malheureusement, ces procédés aplatissent l’expressivité et à la fin de l’écoute on se demande un peu qui est BØRNS, où est sa pâte artistique et surtout quel est son son propre ?

Pour autant, il serait injuste de lui enlever sa grande maitrise vocale et instrumentale, sa volonté malgré tout de proposer des morceaux aux différentes influences comme les chansons Dug my heart ou Dopamine. L’impression qui reste est donc le sentiment qu’un bien meilleur album serait sorti, plus abouti et plus personnel, s’il avait pris le temps de laisser reposer et de développer ses idées musicales.