"> Carla Bruni - Comme si de rien n'était - Indiepoprock

Comme si de rien n’était


Un album de sorti en chez .

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Comme si de rien n’était, la bonne blague ! Annoncé, commenté, disséqué jusque dans ses paroles et les sous-entendus plus ou moins explicites qu’elle pourraient contenir quant à sa relation avec le Président de notre République, ce troisième album de Carla Bruni est livré prêt à l’emploi : avant même de l’avoir écouté, on en […]

Comme si de rien n’était, la bonne blague ! Annoncé, commenté, disséqué jusque dans ses paroles et les sous-entendus plus ou moins explicites qu’elle pourraient contenir quant à sa relation avec le Président de notre République, ce troisième album de Carla Bruni est livré prêt à l’emploi : avant même de l’avoir écouté, on en connaît bien le contenu. Pourtant, la belle Carla nous demande de nous abstraire du contexte de la parution de son disque. Dès son titre, la première dame de France nous l’indique : allez, bon, pouce, on dirait qu’on ferait semblant de ne rien savoir, de n’avoir rien entendu. Paradoxalement, en cherchant, par une exhortation pas très fine, à nous inciter à oublier qui elle est et ce qu’elle représente désormais, elle parvient surtout à attirer l’attention sur son insondable désinvolture, sur son égocentrisme exacerbé.

Non, Madame Sarkozy, c’est trop facile, c’est trop simple : on ne peut pas faire « comme si de rien n’était », comme si votre merveilleux visage n’ornait pas la couverture de tous les magazines, comme si vous n’étiez pas (pour le meilleur et pour le pire, faut-il le rappeler ?) liée au principal homme politique français. Ce caprice d’enfant gâtée en dit finalement long sur l’esprit de cette femme peu aisée à cerner, et qui cherche toutefois à s’acheter une crédibilité en jouant sur une supposée conscience sociale. En vérité, « Comme si de rien n’était » montre à quel point Carla Bruni est à sa place aux côtés de Nicolas Sarkozy : elle cultive exactement le même mélange des genres, sur un registre peut-être encore plus hypocrite. On n’a donc rien d’autre à foutre pour occuper ses journées dans les grandes pièces vides du Palais de l’Elysée que de grattouiller un peu sa guitare entre deux visites officielles.

Que ce disque soit bon ou pas importe peu – en l’occurrence, le cocktail de variété sobre, cultivée et élégante de Mme Sarkozy n’a rien de honteux, et s’avère plutôt agréable quoiqu’un rien lénifiant. On y trouve des références folk des plus honorables, des instrumentations sophistiquées, des mélodies acceptables, et peut-être même, pour paraphraser une célèbre réplique, un peu de betterave. Mais en vérité, on s’en fout allègrement. Prenons donc au bond cette balle lancée par la belle, et faisons comme si de rien n’était : comme si ce disque n’existait pas.

Chroniqueur

Tracklist

  1. Ma jeunesse
  2. La possibilité d'une île
  3. L'amoureuse
  4. Tu es ma came
  5. Salut marin
  6. Ta tienne
  7. Péché d'envie
  8. You belong to me
  9. Le temps perdu
  10. Déranger les pierres
  11. Je suis une enfant
  12. L'antilope
  13. Notre grand amour est mort
  14. Il Vecchio E Il Bambino

La disco de Carla Bruni