"> Papier Tigre - The Screw - Indiepoprock

The Screw


Un album de sorti en chez .

7

Retour en trombe d'un Papier Tigre toujours cinglant et qui s'ouvre quelques horizons

Nous les avons rencontrés en compagnie de Pneu, Electric Electric et Marvin dans le cadre des concerts de La Colonie de Vacances, expérience live que nous n’aurons de cesse de vous vanter. Eux, c’est Papier Tigre, groupe de math-rock Nantais qui officie depuis 2006.

Il est clair à l’écoute de « The Screw » que les tendances hardcores s’éloignent, le curseur se déplaçant légèrement vers une pop-rock déstructurée, triturée à coup de riffs acides et dissonants, on ne se refait pas. Non, Fugazi, Shellac et autres puristes indés américains n’ont pas le monopole de cette approche tendue/agressive/discordante de la guitare, nous sommes bien pourvus dans l’hexagone dans ce domaine, et Papier Tigre figure parmi les têtes de gondole.

Par des titres tels que The Other MeHeebie Jeebies, Pajamas le groupe marque son inflexion vers des univers plus légers insufflant à leur son une pop funky qui se marrie à merveille avec les rythmiques complexes du math-rock habituel du groupe. Le groupe par cette démarche colle des smileys sur son hardcore, et le résultat est particulièrement réussi, une belle symbiose de styles dans cet hybride.

Mood Trials, qui a fuité quelque temps avant la sortie de l’album évoque le punk à tendance free jazz des cultes Minutemen. Semblant partir dans tous les sens, le titre tire le nectar du sens de composition du groupe, tension permanente, inquiétude latente, voix haute perchée, avec puissance et une production au diapason.

À côté de cela un morceau, In The Right Place, ferait presque office d’anachronisme avec son ambiance tendant vers un certain rock désabusé, presque grunge. Mais le reste de la tracklist marquera un retour plus flagrant vers le hardcore, on pense notamment aux 9min30 d’instrumental de A Matter Of Minutes qui n’offrira comme moment de répit qu’un instant en forme de piège pour mieux nous asséner le coup fatal. Les deux titres suivants du disque dénotent, eux, d’un certain goût pour le collage, encore une fois très réussi et d’une grande richesse, toujours entre ruptures rythmiques et riffs agressifs: And There Were Some Lonely Hands semble traverser l’ensemble des courants musicaux, jusqu’aux contre temps ‘reggaeisant’ de la guitare en fin de morceau. « The Screw » se clôture sur un Each And Every où la basse apparaît comme un lointain souvenir cold wave surgissant des 80’s, le titre n’étant d’ailleurs pas sans rappeler par instants, les (premiers) grands moments d’Interpol.

Voilà donc pour ce « The Screw » qui manifeste une grande maîtrise de la part du groupe. On ressort presque essoufflé, fatigué de l’écoute cet album extrêmement riche et puissant, en ceci réside peut-être son seul défaut. Il s’agit du défaut classique du math-rock, c’est complexe et loin d’être facile d’accès, par contre on peut déjà prédire un rendu sur scène des plus brûlants, et on en salive d’avance!

S’il ne devait en rester qu’un titre : Mood Trials.

 

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