Quand on écoute un album des Fiery Furnaces, on a parfois l’impression d’en être à la troisième chanson de l’album alors qu’en fait on écoute encore la première piste. Non seulement la plupart des chansons dépassent les cinq minutes, mais surtout les Fiery Furnaces ne respectent aucune règle, changeant de rythmes et de mélodies comme […]

Quand on écoute un album des Fiery Furnaces, on a parfois l’impression d’en être à la troisième chanson de l’album alors qu’en fait on écoute encore la première piste. Non seulement la plupart des chansons dépassent les cinq minutes, mais surtout les Fiery Furnaces ne respectent aucune règle, changeant de rythmes et de mélodies comme bon leur semble, de façon inattendue et confuse.

« Bitter Tea » est le quatrième album en trois ans (sans compter un excellent EP de 10 titres) du groupe américain emmené par Matthew et Eleanor Friedberger. Le frère et la soeur semblent déborder de tellement d’imagination qu’ils doivent se sentir obligés de l’enregistrer afin que celle-ci ne s’enfuie pas ! Atypiques et inclassables, les Fiery Furnaces continuent de suivre leur propre voie, loin des mouvements pop et rock du moment.

Bien que légèrement plus accessible que les précédents albums, ce « Bitter Tea » n’en reste pas moins un concentré de pop expérimentale psychédélique. Pas la peine de chercher une comparaison avec un autre groupe tant leur musique décousue ne ressemble à rien de connu jusque là. Les Fiery Furnaces ont ressorti leur large collection d’instruments pour des chansons où se mélangent piano, synthétiseur et sonorités electro pour donner un joyeux bazar digne d’intérêt. La première écoute pourra sembler ennuyeuse ou agaçante pour certains mais quand on arrive enfin à se plonger dans leur univers, on adhère avec enthousiasme au concept.

La première chanson de l’album, In My Little Thatched Hut, exprime d’ailleurs clairement ce concept dès le début : la convention couplet-refrain a été mise de côté, les sonorités font qu’on a parfois l’impression de jouer à Super Mario Bros et une pléiade d’instruments sont utilisés. Sur I’m In No Mood, des notes brusques de piano alternent avec de l’electro et la belle voix d’Eleanor épouse parfaitement la rythmique et les changements, comme si celle-ci était directement liée à l’instrument. Parmi les autres chansons, on retiendra notamment la très jolie ballade I’m Waiting To Know You ainsi que Borneo ou encore la beauté mélodique de Benton Harbor Blues.

Quoi qu’on en dise, cet album, bien que possédant quelques perles aux mélodies universelles, n’est pas abordable par tout le monde et suscitera sans doute du rejet ou de l’agacement de la part de certains. Cependant, l’oreille attentive et curieuse qui saura l’apprécier y trouvera son bonheur et aura du mal à s’en passer. Mieux, elle criera peut-être au génie, qui sait… Loin de la banalité, ce disque mérite en tout cas d’être écouté au moins une fois.

• Publication 415 vues23 juin 2006
• Tags The Fiery FurnacesRough Trade
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