Il pleuvait et il faisait froid ce soir là, la musique résonnait loin à l’extérieur de l’église et guidait mes pas à travers la nuit.
Assister à un concert de nuit dans une église est une expérience un peu étrange, un peu magique, comme une plongée dans l’inconnu de ce que réservait cette soirée-là.
Accrochés sous la nef, des vêtements sur cintres semblaient danser dans l’air du soir. Dans un coin, une immense licorne en origami gisait sur le flanc.
Moshe O’Grady était déjà sur scène et faisait résonner seul sa guitare, comme pour remplir l’espace de nappes de sons et poser les bases de la soirée à venir. Le public attentif et captivé écoutait comme à la messe.
Puis Karkhana l’ont remplacé, nous emmenant dans des ailleurs exotiques, où les musiques se rencontrent et les instruments fusionnent. L’église gronde alors d’un son pysché, aux sonorités venues du moyen orient. C’est dense et puissant mais il manque ce petit supplément pour aller plus loin encore.
Enfin les Oiseaux-Tempête prennent place et nous élèvent aussitôt la musique de l’âme. Ce supplément qui manquait à Karkhana, les Oiseaux-Tempêtes l’apportent avec leurs guitares qui résonnent. La musique inclassable de ces Oiseaux se prête particulièrement au lieu. C’est tout simplement parfait. Même l’acoustique compliquée d’une telle église participe à l’expérience, comme pour ajouter au tourbillon dans lequel ils nous entraînent.
Il n’est pas de mots pour décrire les soulèvements, les frissons, et la sensation qui ont accompagné cette heure de live. C’est puissant, tendu quasi mystique. Une expérience unique plus qu’un simple concert.
Il est minuit, il ne pleut plus mais il fait toujours aussi froid et Saint Merri se vide doucement de son public.
- Publication 1 251 vues12 novembre 2016
- Tags Oiseaux-Tempête
- Partagez cet article
