Soirée rock et métal, ce soir au Batofar. A 20h30, le public est clairsemé et paraît bien jeune. Une demi-heure plus tard, débutent enfin les hostilités. Les trois frêles jeunes filles frêles de Sheeduz arrivent sur scène. Guitare, batterie, chant : ceci semble minimaliste. Dès le premier morceau, on remarque une pêche certaine, des distorsions de guitare efficaces et une batterie qui tient bien la route. Les influences se sentent encore un peu trop, entre Dolly et Queen Adreena, à n’en pas douter. Au bout de deux ou trois titres, la voix de la chanteuse se réchauffe, elle se déhanche et ondule. La guitariste passe au piano pour interpréter un nouveau morceau. Le chant se fait mutin, les éclairages se font roses. Le public veut bouger et les titres plus rock s’enchaînent.
Puis vient l’accalmie. « Lullaby » donne l’occasion à la batteuse de passer au devant de la scène pour taper sur une caisse avec les mains. La chanteuse à genoux devant son ventilo nous susurre ses mots doux-amers. Sa voix sait se casser ou se rendre plus intense et nous envoûter. Ce groupe a réellement un fort potentiel, mais manque simplement d’un peu plus de hargne. Une reprise de Queen Adreena va confirmer les influences et les possibilités du groupe. De la rage les filles ! Et c’est ce qu’elles nous offrent sur les deux derniers titres.
Pendant le, changement de plateau, la batterie est habillée de résilles. Puis surviennent des sirènes d’alarme sur fond de gyrophares. Les gros bras de Wünjo arrivent. C’est le mur du son ! Les premiers morceaux, bien que furieux, sont assez mélodiques. Des choeurs et des arrangements à la guitare montrent un certain travail de studio.
Le chanteur, l’air méchant, nous assène des textes révoltés en français. Cela fonctionne bien et le public se la donne. Il y a presque autant de spectacle dans les premiers rangs que sur scène. Un grand gars, à force de slamer, se retrouve accroché aux montants des projecteurs. Il est abandonné là par ses potes. « T’es dans la merde ! » lui lâche le chanteur.
Flavien au chant a viré son t-shirt. Quel torse : que du muscle et du poil !
Puis le groupe passe à des titres plus violents. C’est là que Wünjo est le plus efficace. La pression monte, tout le monde saute à pied joints dans les premiers rangs (très peu de filles dans le lot). Le Batofar tiendra-t-il le coup ? Le chanteur se démène comme un beau diable sur des titres limite punk, fait chanter le public qui n’en peut plus. Il fait monter certains spectateurs sur scène et ceux-ci slament à tour de bras. A la fin du concert, on ne sent plus que la sueur et l’alcool. Le Batofar n’a pas coulé mais il suinte par tous ses pores…