On a aussi écouté Dream Baby – de Amnios à Maison Neuve
Le désormais trio Dream Baby s’apprête à sortir son deuxième album. Une « Maison Neuve » dont a on déjà, un peu, dévoilé la beauté inquiète. Si l’on aime à penser que la musique de la formation nantaise a tout d’un voyage intérieur, il est indispensable de l’entamer par l’écoute de son premier album.
Un « Amnios » bouleversant, alors que Dream Baby était encore un duo, mais toujours remaquablement produit par Laurent Komlanvi Bel. Charles-Eric Charrier et Béatrice Temple y dessinaient littéralement des paysages sonores remplis de brume et de poésie, qu’il serait presque injurieux de qualifier de « trip hop », tant leur profondeur et densité déroutent cette expression musicale. Même si l’on y retrouve la même intranquillité saisissante, la même inventivité fulgurante. La même mélancolie aussi, mais dont l’ampleur n’a plus rien à voir avec les monolithes méta-urbains nés à Bristol.
Dream Baby posait, dans « Amnios », les bases d’une musique presque sui generis, une hybridation électro-acoustique, viscéralement différente, traversée par une énergie indéfinissable, mêlant joie et tristesse, noirceur totale et lumière aveuglante. Sur des compositions prodigieuses, rendant toute écoute superficielle impossible. « Amnios » happait, et happe encore et toujours. Sa magie noire produit des effets intemporels, comme si le duo était parvenu à transcender des décennies de musiques indé – de Suicide à Tuxedomoon – pour trouver sa voie. Une musique connectée à l’essentiel, à la mort comme au mystère de la vie, tout en déroulant d’étranges et renversantes mélodies.
« Amnios » accompagnera « Maison Neuve » à sa sortie, ouvrant la porte de ce monde définitivement incomparable, mais surtout indispensable. Ce nouvel album est à présent le fruit d’un trio, puisque Dominique Queffélec, et son violon, se sont ajoutés à cet univers en lente expansion permanente. Car il s’agit bien de cela. D’une musique, et d’une poésie, qui semblent avoir pris le large, ou s’être envolées littéralement. Avec cette assurance apaisée des oeuvres majeures.
On est à nouveau emporté par des chansons ici plus grondantes, encore plus expressives – à l’image d’une « C’est L’heure » époustouflante -. Dans lesquelles l’expérimentation fascinante de « Amnios » s’enrichit d’une sensibilité à fleur de peau, d’une musique répétitive, aux puissants effets hypnotiques. Et d’un violon dont la grâce fusionne à merveille avec ce que le duo avaient pu ériger.
« Maison Neuve » est de la poésie pure, qui ne peut laisser indifférent ; un disque marquant que l’on a envie de transporter en soi, pour s’y plonger et se rappeler toujours à quel point la beauté est complexe, et toujours singulière Un disque atypique dans ce que le terme a de plus fort.
A noter que le vinyle de « Maison Neuve » est à commander ici : dream21baby@gmail.com.
- Publication 460 vues26 août 2024
- Tags Dream BabyAutoproduction
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