On a aussi écouté Dreameater
Garciaphone a depuis ses débuts fait sienne la musique la plus intimiste, la plus doucement abrasive de la scène rock indé américaine. Transportant en Europe le merveilleux spleen du nouveau monde. La formation décline ainsi une musique cabossée, sensible et bruististe quand il le faut. Impossible de ne pas citer Grandaddy, Sparklehorse ou Elliot Smith. Aucune injure à cela faite au groupe d’Olivier Perez. Bien au contraire. La somme de ces références musicales et géographiques, de ce qu’elle représente en terme de souffrances, de talents, d’imaginaires hantés, est un trésor que Garciaphone nous offre, après l’avoir parcouru – au sens propre comme au sens figuré – à n’en plus finir.
Aucune autre formation française ne restitue aussi bien qu’elle, cette musique connectée aux ténèbres et à la lumière tout à la fois. Une musique paradoxale qui nous parle si bien de cet équilibre fragile et de cette force nécessaire qu’il faut pour vivre tout simplement. « Dreameater » est désormais l’égal des chefs d’oeuvre de Mark Linkous. Quand avant de sombrer corps et âme, le songwriter avait composer les plus belles pièces de la musique populaire nord-américaine. Garciaphone a atteint ce sommet. Celui d’une perfection mélodique, d’une fragilité désarmante et bouleversante et d’une énergie électrique distillée avec génie. Voici un disque intemporel, qui nous accompagnera longtemps. Sans doute même jusqu’à la fin.
- Publication 1 926 vues19 octobre 2017
- Tags GarciaphoneMicrocultures
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