On a aussi écouté Johanni Curtet – If Only I Could Hibernate
On se souvient bien sûr du disque de Batsükh Dorj, réalisé par Johanni Curtet. De cette vertigineuse plongée dans la tradition musicale mongole.
Avec ce nouvel album, le premier en son nom, Johanni Curtet lève encore le voile sur la culture de ce pays si mystérieux. Immense connaisseur d’une musique à la richesse insoupçonnée, il signe là la bande originale du film de Zoljargal Purevdash, première réalisatrice mongole en sélection officielle du Festival de Cannes. La musique accompagne ainsi la vie quotidienne d’une famille d’Oulan-Bator, ses difficultés dans un pays fascinant mais aux dures réalités.
Johanni Curtet, fidèle à sa vision exigeante – celle d’un ethnomusicologue spécialiste du khöömii, et plus généralement des traditions mongoles -, comme à sa réflexion sur les points de rencontre entre des musiques en apparence si différentes, accompagne un périple difficile mais semer d’espoir.
On retrouve ainsi sur cet album tout un savoir ancestral, qui se mêle à de subtils mais profonds rapprochements avec le blues, les mélodies presque pop. Comme si les rythmiques nomades, leur simplicité et leur caractère répétitif, dissimulées un univers infini. Un univers où les fractures entre aspirations dissonantes, modernité et traditions, misères et progrès se télescopaient sans cesse, produisant cette musique à cheval entre les mondes, sereine et inquiète, grondante et apaisante.
- Publication 841 vues11 janvier 2024
- Tags Johanni CurtetBuda Musique
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