"> My Concubine - Comme elles s'en vont - Indiepoprock

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My Concubine revient, et semble avoir durci le trait. Plus rock, plus noir que ne l’était « Quelqu’un dans mon genre » , ce nouvel album explore une musique plus toxique, plus frontalement rock.

Au fil des chansons, c’est une formation plongée dans la noirceur d’une époque salement brutalisée que l’on retrouve. Un disque, aux relents baudelairiens parfois, qui décline l’amour dans toutes ses facettes, des plus enivrantes aux plus violentes.

Le musicien déroule ainsi son univers littéraire, son rock sophistiqué, avec une – fausse – distance presque gainsbourienne, en évitant soigneusement tous les pièges d’une telle posture. L’ironie s’est effacée au profit d’une profondeur plus marquée.

Il en résulte des chansons ciselées, hantées par les soubresauts contemporains, traversées par les éclats d’une conscience que l’on devine touchée mais pas coulée. Jetant ses forces dans une pop dynamitée, ultra-mélodique et superbement orchestrée.

Le « merde » d’anthologie hurlé par Brigitte Fontaine sur une magistrale « L’eschatologie » donne le ton d’une saine révolte, animant le disque. Un « Comme elles s’en vont » à l’élégance discrètement sulfureuse, aux arrangements précieux, qui brille par sa rugosité paradoxale. Celle d’un musicien qui semble, disque après disque, se dévoiler, et donner la pleine mesure d’un imaginaire de plus en plus proche d’un art-rock de haute tenue.

 

Yan
Chroniqueur
My Concubine - Comme elles s'en vont