... And You Will Know Us By The Trail Of Dead

Qui se souvient de l?entrée en matière du précèdent et excellent album de Trail of Dead, « Sources tags and codes », et de sa batterie en forme de cavalcade effrénée sera surpris d?apprendre que sur ce disque, le groupe s?est adjoint les services de deux batteurs. Les velléités du groupe sont clairement exposées, point […]

Surtout avec ce « Worlds apart », le groupe rompt avec les approximations des débuts qui paraissent à présent bien faibles (le finalement médiocre « Madonna ») et notamment ce seul parti pris bruitiste qui occultait les chansons. Ce nouvel album est très produit mais reste cependant toujours emprunt de la même identité sonore, très imagée et foisonnante, comme le souligne le visuel du groupe. Les morceaux de « Words apart » sont d?ailleurs souvent traversés de rires d?enfants, de cris de mouettes, du tonnerre grondant.

La notion de grands espaces s?accrut encore davantage par rapport au disque précèdent. Tout est ample, grandiloquent, baroque (en ce sens, l?introduction du disque laisse plus dubitatif que conquis?). La voix hurle moins à gorge déployée et moins enfouie dans le déluge sonique. Ce qui en soi déçoit un peu, car la rage initiale est moins abrupte ici. Pas étonnant que la sortie du disque ait été précédée d?une rumeur de déviance prog-rock. Ce qui est assez justifié à l?écoute du titre « The Best » (mais cependant très réussi) avec ses ch?urs seventies et son piano omniprésent. Ajoutons que l?univers sonore du groupe s?est aussi enrichi de violons et de cuivres, ce qui convient parfaitement aux intentions majestueuses de l?ensemble.

L?aspect le plus binaire de Trail of Dead s?efface souvent sur ce nouvel album et on le regrette un peu. Reste une intensité dramatique captivante et toujours aussi fascinante, ponctuée de merveilleux moments épiques que l?on écoute très fort.