On avait annoncé un peu vite la fin programmée de Battles suite au départ de Tyondai Braxton, que l’on croyait indispensable (ou presque) à l’algorithmie mélodique du désormais trio américain. Comment ces adeptes du math-rock allaient ils résoudre l’équation posée par le départ de celui qui assurait la majeure partie du chant, en plus de […]
On avait annoncé un peu vite la fin programmée de Battles suite au départ de Tyondai Braxton, que l’on croyait indispensable (ou presque) à l’algorithmie mélodique du désormais trio américain. Comment ces adeptes du math-rock allaient ils résoudre l’équation posée par le départ de celui qui assurait la majeure partie du chant, en plus de ses talents de multi-instrumentiste ?
La réponse se nomme « Gloss Drop » et si elle prend la forme d’une grosse masse gélatineuse de couleur rose, elle est plutôt cinglante. On a eu tort de penser que les trois membres restants (John Stanier, batteur, ex-Helmet et Tomahawk ; Ian Wiliams, guitariste et clavieriste, ex-Don Caballero et Storm & Stress ; David Konopka, guitariste, ex-Lynx) n’étaient que des faire-valoir à côté du supposé génial Tyondai Braxton et que le talent avait disparu au sein de Battles en même temps que le départ d’un de ses membres.
Plus accessible que « Mirrored », ce nouvel album n’en reste pas moins un album de math-rock, un genre pas toujours évident à apprivoiser. On est ici très loin du traditionnel « couplet/refrain » et autres canons de la musique populaire. Chaque titre est un casse-tête mélodique que l’on s’amuse à décortiquer à chacune des écoutes nécessaires à son assimilation. La musique de Battles est exigeante, dans le sens qu’elle mérite qu’on lui consacre toute son attention, sous peine de très vite perdre le fil.
A l’image du single Ice Cream, de la bombe afrobeat Futura sur laquelle guitare et clavier s’adonnent à une partie de ping-pong endiablée, de l’introductif Africastle et ses rythmes complexes à vous rendre fou n’importe quel crack en arithmétique, « Gloss Drop » envoie d’emblée un message fort à tous ceux qui avaient douté de la pérennité de Battles version trio. Pour compenser la perte du chant vocodé de Braxton, très présent sur « Mirrored », parfois à la limite de l’écoeurement, il a été fait appel à de nombreux invités, pour la plupart du temps pour le meilleur (Mattias Aguayo sur IceCream ; Gary Numan sur My Machines ; Yamantaka Eye sur Sundome).
Aux frontières du jazz, de l’électro, du post-rock ou encore du rock progressif, Battles continue de tracer le sillon d’une musique certes exigeante mais ô combien moderne, la musique du XXIème siècle selon certains.
Tracklist
- Africastle
- Ice Cream
- Futura
- Inchworm
- Wall Street
- My Machines
- Dominican Fade
- Sweetie & Shag
- Toddler
- Rolls Bayce
- White Electric
- Sundome