D’anciens membres de formations de la scène indé US la plus intransigeante (Helmet, Don Caballero), un musicien issu du free-jazz, des EP distillés de ci de là depuis trois ans, un single récemment adoubé par le NME : pas de doute, Battles allait nous en remontrer avec ce premier véritable album tant attendu qui allait redonner […]
D’anciens membres de formations de la scène indé US la plus intransigeante (Helmet, Don Caballero), un musicien issu du free-jazz, des EP distillés de ci de là depuis trois ans, un single récemment adoubé par le NME : pas de doute, Battles allait nous en remontrer avec ce premier véritable album tant attendu qui allait redonner ses lettres de noblesse à l’électro-rock expérimental.
On retrouve naturellement sur ce disque un mélange de lignes de guitare et de basse, des rythmes électro effrénés, des samples, notamment vocaux, sur des morceaux à la forme libre, pour ne pas dire tarabiscotée. Et ça commence plutôt bien avec Race in, et Atlas qui démarre sur les chapeaux de roue par un rythme jungle qui laisse ensuite place à un sample entêtant. Puis ça se gâte un peu avec Ddiamondd ou l’effet "voix cartoon" déjà présent sur les premiers morceaux tourne au gimmick répétitif et pénible. Et le problème, c’est que le reste de l’album part en roue libre, avec de temps en temps un riff ou une boucle qui vient nous titiller fugitivement l’oreille, comme sur Tonto, pour très vite laisser la place à autre chose. D’où l’impression de se faire saouler de mini-séquences expérimentales qui s’enchaînent sans réelle cohérence, sans véritable logique ou pertinence.
Certes sur Bad trails et Prismism un semblant de chant apparaît et structure quelque peu les morceaux, qui néanmoins se traînent en longueur. Ce n’est que sur Tij que l’on retrouve une ligne directrice à laquelle s’accrocher. On attendait un album certes exigeant, mais qui jette des ponts entre genres et réunisse sous sa bannière des adeptes de rock, de jazz ou d’électro. Si ces genres sont présents, c’est plus sous la forme d’une grande tambouille quelque peu indigeste, qui évoquera tout au plus ce que réalise Mike Patton sur certains albums de Fantomas. Certes ce genre a ses adeptes, et on se gardera bien de leur en faire le reproche, mais au-delà de ce pré carré, l’intérêt de cet album est bien ténu.
Tracklist
- Race : In
- Atlas
- Ddiamondd
- Tonto
- Leyendecker
- Rainbow
- Bad Trails
- Prismism
- Snare Hangar
- Tij
- Race : Out