Bebly

Un nouvel EP acoustique dépouillé pour Bebly.

On a connu la version de Bebly électrique et tranchante comme un rasoir, avec une langue directe et sans faux-semblants. Avec « Coriace », nouvel EP 5 titres, voici la version acoustique de Bebly. Une voix, une guitare, quelques arrangements de ci de là, pas de section rythmique. Faut-il considérer ce retournement comme un acte de contrition, un apaisement ? Objectivement, non.

Au contraire, les cinq titres de « Coriace » adoptent une approche acoustique qui, en creux, met en avant toute la violence rentrée qu’ils véhiculent. Le premier aspect qui impressionne sur ces cinq titres est la voix. Blanche, directe et franche, elle égrène des mots qui ressemblent à un champ lexical de la droiture et de la radicalité. C’est ainsi qu’il faut, ou plutôt qu’on veut entendre Coriace, qui pourrait dans un premier temps apparaître comme un petit traité de ressentiment mais qui au final met en lumière le pouvoir des mots et des chansons, qui n’ont aujourd’hui comme avant toujours pas ou peu d’équivalents pour évacuer un trop plein de colère, de dépit et d’envie de continuer à avancer.

« Coriace » est aussi un bel exercice de variations sur le même tempo, avec deux fois rien. Sur les cinq titres, le rythme évolue peu ou pas du tout, le fil mélodique est ténu et pourtant, aucun sentiment de monotonie. Des petites scories bruitistes qui viennent ponctuer la même phrase répétée sur Sursaut Dans l’Immense à l’accord monocorde qui ponctue Attendre Demain, le climat sonore, avec presque rien, tient en haleine de bout en bout.